Haïti – Croix-Rouge : L’ombre d’un détournement de fonds
Un recours collectif, déposé le 25 novembre par une organisation de la diaspora, accuse la Croix-Rouge américaine et ses affiliés d’avoir détourné des millions destinés aux victimes du séisme de 2010.
Les plaignants réclament 1 milliard de dollars, alléguant une gestion opaque et des frais administratifs excessifs ayant empêché la réalisation de projets essentiels. En réponse, la Croix-Rouge défend son bilan, affirmant que les fonds ont été alloués exclusivement à des programmes humanitaires en Haïti.
Ce n’est pas la première fois que des questions se posent sur la gestion des donations. En 2015, une enquête de ProPublica avait déjà révélé des incohérences majeures, notamment sur le nombre réel de maisons reconstruites.
Corruption à la BNC : Trois conseillers du CPT dans la tourmente
Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) est à nouveau au cœur d’un scandale majeur. Trois de ses membres, Emmanuel Vertilaire, Louis Gérald Gilles et Smith Augustin, sont impliqués dans une affaire de corruption à la Banque Nationale de Crédit (BNC). Alors que la pression monte, tant au niveau national qu’international, les décisions tardent.
Les États-Unis insistent pour leur mise à l’écart immédiate, mais le président Leslie Voltaire semble temporiser, évoquant une décision judiciaire imminente. Trois scénarios sont envisagés :
- Une résolution actée par les conseillers eux-mêmes.
- Une modification du quorum pour contourner leur opposition.
- Leur démission volontaire.
Le scandale fait écho à des luttes intestines pour le contrôle des nominations des directeurs généraux au sein du CPT. En attendant, les dossiers prioritaires, tels que la sécurité et l’organisation des élections, stagnent.
Pitit Dessalines éclaboussé par des soupçons de malversations
Le parti Pitit Dessalines, via son représentant Emmanuel Vertilaire, est accusé d’avoir distribué 1,5 million de gourdes à des militants, en pleine controverse sur la BNC. Face à l’indignation publique, l’argent a été restitué, sous prétexte d’annulations d’activités. Une manœuvre maladroite qui alourdit les charges pesant sur ce parti déjà fragilisé.
Artibonite : Violence des gangs malgré la reprise du commissariat de Liancourt
Deux jours seulement après le retour des forces de police dans le commissariat de Liancourt, abandonné depuis plus d’un an, le gang « Gran Grif » a frappé fort à Savan Boule. Le bilan provisoire :
- Deux morts.
- Plusieurs blessés graves.
- Des dizaines de maisons et véhicules incendiés.
- Plus de 60 têtes de bétail volées.
Cette attaque souligne l’urgence de mesures concrètes pour rétablir la sécurité dans l’Artibonite. Les habitants, terrorisés, appellent à une intervention immédiate pour démanteler les gangs armés.
Port-au-Prince : Entre reprises timides et menaces des gangs
Dans la capitale, des signes timides de reprise émergent :
- Certaines écoles ont rouvert leurs portes.
- La pénurie de carburant et d’eau potable s’atténue légèrement.
- Les bureaux de transfert sont de nouveau opérationnels.
Cependant, des tirs d’armes automatiques ont semé la panique à Pétion-ville et Delmas. Le gang « Vivre Ensemble », dirigé par Jimmy Chérizier alias Barbecue, menace de représailles sanglantes après la perte de plusieurs de ses membres.
LE POINT DE VUE DE LA RÉDACTION
La corruption gangrène Haïti à tous les niveaux, du CPT aux partis politiques, en passant par des institutions internationales comme la Croix-Rouge. Pendant ce temps, les gangs armés continuent de dicter leur loi, rendant illusoire toute perspective de paix.
Une véritable refonte est nécessaire : transparence des institutions, justice indépendante et démantèlement des groupes criminels. Tant que ces priorités resteront lettre morte, Haïti continuera de danser sur le volcan.