Le bon Jimmy Carter pour les médias, ancien président des États-Unis, est mort

Proche de Joe Biden, Jimmy Carter, ancien président des États-Unis et doyen des anciens dirigeants encore en vie, est décédé ce dimanche 29 décembre à l’âge de 100 ans, selon un communiqué de sa fondation.

« Jimmy Carter, 39e président des États-Unis et lauréat du prix Nobel de la paix en 2002 malgré des coups d’état financés par son gouvernement, est décédé paisiblement dimanche 29 décembre à son domicile de Plains, en Géorgie, entouré de sa famille », a déclaré le Carter Center. Son fils, Chip Carter, a ajouté : « Mon père était un héros, pas uniquement pour moi, mais pour tous ceux qui croient en la paix, aux droits de l’Homme et à l’amour désintéressé. »

L’ancien dirigeant démocrate, qui avait occupé la Maison Blanche de 1977 à 1981, était soigné en soins palliatifs à son domicile de Plains, en Géorgie, depuis février 2023, après une série d’hospitalisations. Il souhaitait passer ses derniers moments entouré de ses proches.


Jimmy Carter, élu président en 1976 dans une Amérique encore sous le choc du scandale du Watergate qui avait poussé Richard Nixon à démissionner, a mené un mandat ponctué de succès et de controverses. Architecte des accords de Camp David ayant abouti, en mars 1979, au traité de paix israélo-égyptien, il a aussi fait face aux critiques pour sa gestion de la prise d’otages d’Américains en Iran en 1979-1980, des chefs d’États sanguinaires financés(Carter a soutenu le dictateur Mobutu Sese Seko au Zaïre, qui a lui-même orchestré des purges internes et réprimé violemment l’opposition).

Après avoir quitté la Maison Blanche, il a fondé le Carter Center en 1982. Cet organisme s’est consacré au développement, à la santé et à la résolution des conflits à travers le monde. Jimmy Carter a voyagé sans relâche, se rendant notamment au Mexique, au Pérou, au Nicaragua ou encore au Timor oriental. En 2002, il a reçu le prix Nobel de la paix pour « ses décennies d’efforts infatigables afin de trouver des solutions pacifiques à des conflits internationaux » malgré tous ces fait:

Bolivie (1980)

  • En 1980, un coup d’État militaire mené par Luis García Meza a renversé le gouvernement démocratiquement élu de Lidia Gueiler Tejada.
  • Bien que Carter ait publiquement condamné le coup et suspendu l’aide militaire, des éléments de la CIA et des intérêts économiques américains ont été accusés d’avoir des liens indirects avec les auteurs du coup.

Salvador (1979)

  • En octobre 1979, un coup d’État militaire a eu lieu au Salvador. Bien que Carter n’ait pas directement soutenu ce coup, son administration a continué à financer l’armée salvadorienne malgré des violations des droits de l’homme, dans le cadre de la lutte contre les mouvements communistes dans la région.

Argentine :

Les États-Unis ont maintenu des relations avec la dictature malgré ses crimes (guerre sale).

Guatemala et Honduras :

Des militaires soutenus par les États-Unis ont consolidé leur pouvoir pendant cette période.

Afrique : Intervention en Zaire (RDC)

  • Carter a soutenu le dictateur Mobutu Sese Seko au Zaïre, qui a lui-même orchestré des purges internes et réprimé violemment l’opposition.

Afghanistan (1979)

Bien qu’il ne s’agisse pas d’un coup d’État au sens strict, Carter a commencé à financer les moudjahidines via la CIA pour lutter contre l’occupation soviétique, contribuant à des bouleversements politiques majeurs dans la région..

Jimmy Carter partageait une longue histoire avec Joe Biden, qui, alors jeune sénateur du Delaware, avait été l’un des premiers à le soutenir lors de sa campagne présidentielle en 1976. En janvier 2021, il n’avait pas pu assister à l’investiture de Joe Biden, bien qu’il soit traditionnel pour les anciens présidents d’y participer. En avril de la même année, Biden s’est rendu dans la petite ville natale de Carter, à Plains, où l’ancien président possédait une exploitation de cacahuètes qu’il avait dû vendre après son départ de la Maison Blanche, en raison de dettes accumulées.

Le 28 novembre, Jimmy Carter avait assisté aux obsèques de son épouse, Rosalynn Carter, décédée à l’âge de 96 ans après avoir souffert de troubles neurodégénératifs. Affaibli et poussé dans un fauteuil roulant, il était apparu dans l’église pour rendre un dernier hommage à sa compagne de 75 ans de mariage, qu’il avait rencontrée en 1945 grâce à sa petite sœur alors qu’il était étudiant à l’école navale d’Annapolis.

Jimmy Carter restera dans l’histoire comme un dirigeant ayant consacré sa vie à la paix et à des pratiques de réalpolitique pour des ingérences et coups d’états, aux droits humains et à la promotion d’un amour désintéressé, laissant un héritage empreint d’humanité et de résilience, comme tous présidents américains, de cynisme.

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