Pont-Sondé manifeste sa douleur face à l’inaction des saboteurs de la Républiques d’Haïti

Pont-Sondé, petite localité de l’Artibonite, s’enfonce dans une spirale de violence et de désespoir. Mardi dernier, des centaines d’habitants se sont rassemblés devant le sous-commissariat de Mauron-paye-pont-sondé pour exiger ce qui devrait être un droit fondamental : la sécurité. Ce sit-in désespéré témoigne de l’épuisement d’une population constamment menacée par le gang gran grif, tristement célèbre pour ses massacres et son règne de terreur dans la région.

Une population abandonnée face à la barbarie

L’histoire récente de pont-sondé est marquée par un massacre qui a choqué le pays : le 3 octobre dernier, gran grif a attaqué la localité, massacrant au moins 115 personnes dans une violence inouïe. Ce carnage, le plus meurtrier de l’Artibonite depuis des années, était une vengeance contre des habitants soupçonnés de soutenir la coalition Jean Denis, un groupe local formé pour contrer l’influence des gangs. Pourtant, malgré les avertissements et les menaces ouvertes du gang, aucune mesure préventive n’a été prise par les autorités.

Les habitants de Pont-Sondé, isolés et délaissés, ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour survivre. Depuis 2022, gran grif est responsable de 80 % des morts violentes dans l’Artibonite, utilisant extorsion, pillages agricoles, et exécutions sommaires pour asseoir sa domination. Ces actes, combinés à l’inaction des autorités, ont poussé les citoyens à s’organiser, malgré les représailles brutales.

Gran grif : un gang qui défie l’Etat

Créé il y a quelques années, le gang gran grif n’a cessé d’étendre son influence dans l’Artibonite. Sa montée en puissance est due à l’effondrement de l’appareil sécuritaire de l’état et à l’absence de réponses efficaces face à l’insécurité. Aujourd’hui, ce groupe criminel contrôle de larges pans du département, terrorisant transporteurs, commerçants et agriculteurs.

En juillet 2024, gran grif a tenté de s’emparer du commissariat de pat-chwal à pont-sondé, une action qui a été déjouée grâce à une collaboration rare entre la police et des habitants armés. Cet épisode illustre à la fois la résilience de certains citoyens et l’incapacité des forces de l’ordre à contenir la menace de manière autonome.

Lors de la manifestation de mardi, des représentants de la police nationale haïtienne (PNH) et de la mission multilatérale de soutien à la sécurité (MMSS) dirigée par le Kenya ont pris la parole pour demander du temps et promettre des actions futures. Des paroles qui sonnent creux pour une population traumatisée par des années de violences et de promesses non tenues.

Le déploiement des troupes kényanes, perçu comme un espoir initial, s’avère insuffisant face à l’ampleur de la crise. Le manque de moyens financiers et logistiques limite leur efficacité, tandis que les gangs continuent de défier l’état avec audace. Chaque jour qui passe renforce le sentiment d’abandon ressenti par les habitants de pont-sondé.

Le massacre d’octobre et la manifestation de cette semaine ne sont que les derniers épisodes d’une tragédie qui dure depuis trop longtemps. Les habitants de pont-sondé, tout comme ceux de l’Artibonite en général, paient le prix fort de l’effondrement de l’état et de l’impunité des gangs. Le silence des autorités face à ces atrocités équivaut à une complicité tacite, laissant les citoyens sans protection.

En attendant, les habitants n’ont d’autre choix que de continuer à manifester leur désespoir, espérant que, quelque part, leurs cris de détresse trouveront enfin une oreille attentive.

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