Haïti, plongée dans un chaos politique et social sans fin, vient de perdre l’un de ses derniers symboles d’espoir : l’hôpital Bernard Mevs, incendié par des gangs armés. Ce centre médical, unique en son genre pour ses services de traumatologie et de neurochirurgie, a été réduit à un tas de cendres le lundi 16 décembre 2024.
Depuis des jours, les menaces étaient connues. Dimanche, un mur de l’hôpital avait été attaqué, mais la police avait réussi à repousser les assaillants. Pourquoi alors, lundi, la sécurité n’a-t-elle pas été renforcée ? Cette attaque était plus qu’un acte de vandalisme : c’était une opération calculée, motivée par une rançon ignorée.
Avec ses 87 lits, cet établissement était une pierre angulaire du système de santé haïtien. Les victimes d’accidents, les policiers blessés, et même des enfants en situation critique y trouvaient une chance de survie. Aujourd’hui, il n’en reste rien : équipements médicaux, ambulances, services pédiatriques, tout a été détruit.
Cette tragédie met en lumière l’état de délabrement du pays. Les institutions de santé, déjà en sous-effectif et sous-financées, sont à genoux. Plus de 5 millions de personnes souffrent de faim, tandis que des millions d’autres n’ont aucun accès aux soins. Avec cet hôpital en moins, où iront les patients pour des traitements aussi simples qu’une appendicite ?
Le Dr Barth green, soutien de l’hôpital via project médicale, a résumé la situation : « c’est comme voir un bateau couler alors que des gilets de sauvetage sont disponibles, mais personne ne les lance.» tandis que les États-Unis et d’autres puissances observent, la population haïtienne se noie dans un océan de violence et de misère.
L’incendie de l’hôpital Bernard Mevs n’est pas qu’une perte matérielle. Il symbolise l’échec des autorités locales et internationales à protéger un peuple désespéré. Chaque jour d’inaction condamne davantage ce pays à sombrer dans l’abîme. Il est temps que le monde cesse de fermer les yeux.