En novembre 2024, lors d’un dîner avec le premier ministre canadien Justin Trudeau à Ottawa, Trump avait évoqué la possibilité de faire du Canada le 51e État américain. Sur Truth Social, il avait ensuite ajouté : « Les Canadiens économiseraient massivement sur les impôts et la protection militaire. 51e État!!! ». Un sondage réalisé peu après montrait que seuls 13 % des Canadiens soutenaient cette idée.
Donald Trump, avec son retour en politique internationale, semble vouloir réaffirmer la prédominance de l’empire américain dans la région caraïbe et au-delà. Ses récentes déclarations sur des territoires stratégiques comme le Groenland, le Canada et le canal de Panama illustrent une volonté de repositionnement géopolitique audacieuse.
Le 22 décembre 2024, Donald Trump a utilisé Truth Social pour déclarer : « Pour la sécurité nationale et la liberté dans le monde entier, les États-Unis d’Amérique estiment que la propriété et le contrôle du Groenland sont une nécessité absolue ». Cette annonce survient alors qu’il a nommé Ken Howery, cofondateur de PayPal, comme ambassadeur auprès du Danemark, pays auquel appartient ce territoire stratégique. Rappelons que dès 2019, Trump avait manifesté un intérêt pour ce territoire autonome riche en ressources naturelles.
La réaction du premier ministre groenlandais, Mute Egede, ne s’est pas faite attendre. Le lendemain, le 23 décembre, depuis Nuuk, il a publié sur Facebook : « Nous ne sommes pas à vendre, et nous ne le serons jamais. Nous n’abandonnerons pas notre long combat pour la liberté. » Il a toutefois ajouté que le Groenland restait ouvert à la coopération et au commerce international.
Quelques jours auparavant, le 19 décembre 2024, lors d’une allocution à Mar-a-Lago, Trump s’était exprimé sur le canal de Panama, affirmant que « les droits de passage imposés par le Panama sont ridicules » et qu’il « exigerait le retour du contrôle total du canal aux États-Unis si la situation n’évoluait pas ». Ces propos rappellent l’importance stratégique de cette voie maritime, construite par les Américains en 1914 et restituée au Panama en 1999.
En parallèle, les luttes entre Donald Trump et Nicolás Maduro au Venezuela restent un élément central de la politique américaine dans la région. Depuis l’imposition de sanctions en 2017, les relations entre les deux pays se sont envenimées, Washington soutenant ouvertement l’opposition vénézuélienne. En septembre 2024, lors d’un meeting en Floride, Trump a réaffirmé son soutien à Juan Guaidó, qualifiant le régime de Maduro de « dictature corrompue et meurtrière ».
Cuba n’échappe pas non plus à la poigne de l’administration Trump. Depuis 2019, les sanctions économiques se sont intensifiées, touchant notamment les secteurs de l’énergie et des transferts d’argent. En octobre 2024, lors d’une allocution à Miami, Trump a annoncé de nouvelles restrictions sur les voyages et les investissements américains à Cuba, affirmant que « chaque dollar envoyé à Cuba finance la répression et la souffrance ».
Dans ce contexte complexe, l’empire américain semble vouloir se redéfinir, tant sur le plan national qu’international. Les actions de Trump, qu’elles soient géopolitiques ou sociétales, s’inscrivent dans une stratégie globale de renforcement de l’hégémonie américaine.
Donald Trump prépare un programme controversé pour son retour à la Maison Blanche
Le 22 décembre 2024, Donald Trump a déclaré vouloir « stopper le délire transgenre » dès son premier jour de mandat. Lors de son intervention à Turning Point America, un regroupement conservateur influent sur les campus américains, le président élu a détaillé ses priorités pour les quatre prochaines années.
« Dès mon investiture le 20 janvier, je signerai des décrets visant à interdire les interventions médicales pour changer de genre chez les mineurs, à exclure les transgenres de l’armée et des établissements scolaires », a annoncé Trump devant un public enthousiaste à Phoenix, Arizona. Selon lui, « la politique officielle des États-Unis sera qu’il n’existe que deux genres, homme et femme ».
Ces propos polarisants, qui ciblent directement la communauté LGBTQ+, suscitent des réactions vives dans une société américaine déjà divisée. Les républicains continuent de s’opposer fermement à certains droits des personnes transgenres, un sujet récurrent dans les États sous leur contrôle. Trump a dénoncé ce qu’il appelle « le diktat du wokisme », accentuant ainsi les tensions.
En parallèle, l’immigration est au cœur de son programme et reste un pilier central de son discours. « Je signerai des décrets pour fermer nos frontières aux immigrés illégaux et lancer la plus grande opération d’expulsion de l’histoire du pays », a affirmé Trump. Il a présenté cette journée comme « le jour de la libération en Amérique », lors d’un événement organisé par Turning Point USA, une organisation dirigée par Charlie Kirk.
Priorités internationales : Ukraine, Moyen-Orient et canal de Panama Donald Trump a également abordé la politique étrangère. Il promet de « mettre fin à la guerre en Ukraine », de « résoudre le chaos au Moyen-Orient » et d’éviter « une Troisième Guerre mondiale », sans toutefois préciser ses stratégies.
Un soutien affirmé à Elon Musk Enfin, Trump a répondu aux critiques concernant son rapprochement avec Elon Musk, le qualifiant de « personne brillante » et défendant son choix de lui attribuer un rôle dans son administration. « Mon gouvernement sera le meilleur de l’histoire des États-Unis », a-t-il affirmé.