Sans pitié, les États-Unis disent avoir empêché l’effondrement d’Haïti

Dans une tribune publiée par le Miami Herald, l’ambassadeur Brian A. Nichols, sous-secrétaire d’État adjoint aux Affaires de l’hémisphère occidental, a fièrement affirmé que les États-Unis avaient « empêché l’effondrement total d’Haïti ». « . Cette déclaration intervient alors que le pays fait face à l’une des pires crises humanitaires et sécuritaires de son histoire.

Les affirmations de l’ambassadeur Brian A. Nichols, selon lesquelles les États-Unis auraient empêché l’effondrement d’Haïti, soulèvent des interrogations majeures, surtout à la lumière des efforts colossaux consentis pour d’autres pays, notamment l’Ukraine. Sous l’administration Biden, plus de 200 milliards de dollars ont été dépensés pour soutenir l’Ukraine, Haïti, en proie à une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent, peine à recevoir des appuis significatifs.

Près de 5 millions de personnes en Haïti vivent dans une insécurité alimentaire grave, alors que plus de 700 000 personnes ont été déplacées à cause des violences perpétrées par les gangs armés. Ces derniers, regroupés en plus de 300 groupes terroristes, contrôlent environ 80 % de la capitale, Port-au-Prince. Deux massacres sanglants ont été recensés en moins de 15 jours pour ce mois de décembre 2024 seulement, 30 attaques contre les hôpitaux qui n’existent pas pour les femmes enceintes…, ajoutant à l’horreur quotidienne subie par les citoyens.

Dans le tribune, l’ambassadeur Brian A. Nichols a présenté l’intervention américaine comme un succès diplomatique. Selon lui, les États-Unis ont soutenu la Police nationale haïtienne (PNH) pour résister aux assauts des gangs et ont mobilisé des partenariats internationaux, notamment avec le Kenya, pour mener une mission multinationale de soutien à la sécurité. Cependant, ces initiatives se heurtent à des résultats non qualifiables jusque-là.

L’aide américaine reste très limitée comparée à d’autres priorités stratégiques. En 2024, seulement 100 millions de dollars ont été promis pour Haïti, un chiffre insignifiant face à l’ampleur des besoins. Pendant ce temps, les milliards consacrés à l’Ukraine soulignent une politique étrangère à deux vitesses, plus de 2 milliards seulement en Décembre.

Les États-Unis ont justifié leur approche par la nécessité de préserver la stabilité régionale. Pourtant, la stratégie adoptée semble inadaptée. Les alliances avec des partenaires comme le Salvador, la Jamaïque et les Bahamas se limitent principalement à des interventions ponctuelles, sans réponse durable à la crise systémique qui mine Haïti. D’ailleurs, un ancien ambassadeur Americaine, James B. Foley, dans une tribune publiée le 19 décembre 2024 par le Miami Herald, évoque que leurs préoccupation n’est autre que la doctrine de Monroe, la sécurité de leur pays

Brian A. Nichols a également souligné le rôle des États-Unis dans la mobilisation internationale pour Haïti. Cette mobilisation s’avère insuffisante au vu des conditions déplorables dans lesquelles vivent des millions d’Haïtiens, des chiffres avancent plus de 50 mille. La capitale demeure sous le joug des gangs et la PNH manque de moyens ou ne recroit pas d’ordre pour agir efficacement, et la gouvernance démocratique reste un objectif lointain.

L’administration Biden a démontré sa capacité à réagir rapidement face à la guerre en Ukraine, et de son allié inconditionnel Israël selon certains en mobilisant des ressources sans précédent.

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