Gaza : Une catastrophe humanitaire aggravée par le froid, la faim et les bombardements

Alors que les bombardements israéliens se poursuivent sans relâche dans la bande de Gaza, l’hiver transforme une crise déjà insoutenable en véritable hécatombe. Le froid mordant et les pluies diluviennes s’abattent sur des centaines de milliers de déplacés, entassés dans des tentes inadaptées. En une semaine seulement, sept enfants ont succombé au froid, témoins silencieux d’une tragédie humaine que la communauté internationale semble ignorer.

Enfants victimes de l’indifférence mondiale

Dimanche 29 décembre 2024, à l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa à Deir al-Balah, l’imam Islam Abu Suaied s’est incliné sur les corps de deux bébés avant leur inhumation. L’un est mort à la naissance, l’autre, âgé de seulement 20 jours, n’a pas survécu à l’hypothermie. Dans un territoire dévasté, ces drames deviennent une routine, et les pleurs des familles résonnent dans l’indifférence générale.

Dans le camp surpeuplé d’al-Mawassi, Ahmad Hamdan tente désespérément de maintenir sa tente debout après qu’une averse nocturne l’a inondée. « Nous vivons un cauchemar. Nous manquons de tout, et les prix des matériaux de base sont inaccessibles. Personne ne vient nous aider », déplore-t-il (RFI).

À l’hôpital de campagne du Croissant-Rouge, les scènes sont tout aussi accablantes. Sanad, un enfant de moins de deux ans, vomit et tousse sans répit. Sa mère, désemparée, explique n’avoir qu’une seule couverture pour protéger son fils contre le froid. Le médecin, lui, voit défiler des dizaines d’enfants chaque jour, tous frappés par des infections respiratoires et des maladies liées aux conditions de vie indignes.

La pénurie de médicaments aggrave la situation. « Nous manquons de tout, des antibiotiques aux traitements de base », alerte un soignant rapporte RFI. Le système de santé, déjà détruit par les frappes israéliennes, est incapable de répondre à l’urgence.

Le service de presse du gouvernement du Hamas a alerté sur les conséquences d’une dépression météorologique à venir, qualifiant la situation de « menace réelle pour deux millions de déplacés ». Le docteur Ahmad Al-Farra prédit une hausse inévitable des décès parmi les enfants, les nourrissons et les personnes âgées.

Pour Mohamed al-Qassas, qui a perdu sa nièce de 20 jours à cause du froid selon RFI, la réalité est implacable :

« À Gaza, tout conduit à la mort : les bombardements, la faim, ou maintenant, le froid. »

La situation dans la bande de Gaza n’a jamais été aussi désespérée. Plus de 1 500 tentes ont été inondées ces derniers jours, forçant des familles entières à affronter l’hiver sans abri. Pourtant, l’aide internationale reste timide. L’Organisation mondiale de la santé a facilité l’évacuation de 55 patients, principalement des enfants, vers les Émirats arabes unis. Mais ce chiffre est dérisoire face aux 12 000 patients nécessitant une évacuation urgente.

Depuis le début de la campagne militaire israélienne, plus de 45 581 personnes ont perdu la vie, dont une majorité de civils. Pourtant, les grandes puissances continuent d’assister à cette tragédie sans agir efficacement. L’inaction collective face à l’effondrement total des conditions de vie à Gaza interroge : combien d’enfants devront encore mourir avant que des mesures concrètes ne soient prises ?


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *