Depuis la victoire de Donald Trump, le patron de Meta, Mark Zuckerberg, opère des changements majeurs dans ses politiques, s’inscrivant dans une approche plus proche de celle du futur président américain et d’Elon Musk.
« Bonjour à tous. Je souhaite vous parler d’un sujet crucial : la liberté d’expression sur Facebook et Instagram. C’est le moment de revenir à nos racines. » C’est ainsi que commence la vidéo publiée le 7 janvier par Zuckerberg, dans laquelle il annonce un recul significatif des politiques de modération de Meta.
Ce tournant marque une inflexion pro-Trump. Depuis l’élection du 5 novembre, Zuckerberg multiplie les gestes en direction de l’ancien président.
Malgré le fait qu’il avait banni Trump après l’attaque du Capitole en 2021, Zuckerberg a récemment dîné avec lui à Mar-a-Lago. Ce rapprochement s’accompagne d’actes concrets : Meta a financé l’investiture de Trump à hauteur d’un million de dollars en décembre.
Joel Kaplan, proche de Trump, a été nommé responsable des affaires internationales, succédant à Nick Clegg. Dana White, soutien affirmé de Trump, a rejoint le conseil d’administration de Meta. Ces nominations reflètent une stratégie visant à aligner les intérêts de Meta avec ceux du futur président.
Dans sa vidéo, Zuckerberg adopte un discours musclé, critiquant les « legacy media » et dénonçant la pression politique exercée pour censurer certains contenus en ligne. Une rhétorique familière aux partisans de Trump et à Elon Musk.
Le PDG de Meta a annoncé la fin du programme de fact-checking lancé en 2016. Ce programme, qui rémunérait des médias pour vérifier les faits, sera remplacé par un système communautaire similaire à celui de X (ex-Twitter).
Selon Zuckerberg, cette décision répond à la polarisation politique créée par les fact-checkeurs, qu’il accuse d’avoir sapé la confiance des utilisateurs, notamment aux États-Unis. « Nous voulons restaurer la liberté d’expression et permettre aux gens de partager leurs opinions sans crainte », a-t-il déclaré.
Meta a également allégé les restrictions sur des sujets sensibles comme l’immigration et l’identité de genre. Ces décisions alignent davantage les politiques de l’entreprise avec les discours conservateurs de Trump et Musk.
Autre changement stratégique : le transfert des équipes de modération au Texas, loin de la Californie, pour « réduire les préoccupations sur la partialité ». Cette initiative rappelle le déménagement de X et SpaceX, décidé par Elon Musk pour des raisons similaires.
Dans sa vidéo, Zuckerberg affirme vouloir collaborer avec Trump pour contrer les gouvernements étrangers, notamment en Europe, qu’il accuse de « censurer l’innovation ». Il critique les régulations croissantes comme le RGPD ou le DSA, estimant qu’elles freinent les entreprises américaines.
Ces changements placent Meta en confrontation directe avec l’Union européenne, déjà critique envers ses pratiques.
Ces décisions ont été saluées par Elon Musk, qui a commenté : « C’est cool », en partageant un article sur l’abandon des fact-checkeurs par Meta. De son côté, Donald Trump a déclaré : « J’ai probablement influencé leur décision », se félicitant des « progrès » réalisés par Meta.