Venezuela : l’arrestation de Maria Corina Machado avant l’investiture de Nicolas Maduro a suscitée des tensions

La figure de l’opposition vénézuélienne Maria Corina Machado a été arrêtée dans des circonstances troublantes, juste avant la troisième investiture présidentielle de Nicolas Maduro. Après plusieurs mois de clandestinité, Machado a fait une rare apparition publique à l’occasion d’une manifestation anti-Maduro, marquant une tentative audacieuse de rassembler les opposants au gouvernement.

Le jeudi 9 janvier 2025, Maria Corina Machado, leader de l’opposition et figure emblématique du mouvement Comando Con Venezuela, a été violemment interceptée par des forces de sécurité à Chacao, une municipalité de Caracas, peu après avoir pris part à un rassemblement contre le régime de Nicolas Maduro. Selon des informations publiées sur les réseaux sociaux par son groupe politique, les forces gouvernementales auraient ouvert le feu sur les motos transportant Machado et son équipe.

Heureusement, l’opposante a été libérée quelques heures plus tard. Cependant, son arrestation a provoqué une vague de critiques et a mis en lumière la répression exercée par le gouvernement sur les dissidents.

La détention temporaire de Machado a été interprétée par beaucoup comme une tentative d’intimidation visant à affaiblir les mouvements d’opposition à la veille d’un événement politique majeur. De son côté, le gouvernement Maduro a minimisé l’incident. Freddy Náñez, ministre de l’Information, a rapidement réagi sur Telegram, accusant les opposants de créer une « distraction médiatique » pour ternir l’image de l’administration.

« La tactique de diversion médiatique n’est pas nouvelle. Ce genre de manipulation, orchestré par des fascistes, vise à semer le doute », a déclaré Náñez, tout en rejetant les accusations portées contre le régime.

Malgré les menaces pesant sur elle, Maria Corina Machado avait appelé ses partisans à manifester pour contester la légitimité de Nicolas Maduro, qui s’apprête à entamer un nouveau mandat de six ans. Lors de son discours prononcé depuis un camion, Machado, brandissant un drapeau vénézuélien, a exhorté la foule à rester unie face à la tyrannie.

« Ils ont cherché à nous diviser, mais le Venezuela est debout, uni et déterminé », a-t-elle affirmé sous les applaudissements des manifestants. Ces derniers, bien que peu nombreux comparés aux mobilisations passées, ont scandé « Nous n’avons pas peur ! » et chanté l’hymne national comme symbole de résistance.

Les tensions actuelles trouvent leur origine dans les élections présidentielles contestées du 28 juillet 2024. L’autorité électorale avait déclaré Nicolas Maduro vainqueur sans fournir de détails sur les résultats, ce qui a provoqué une vague de protestations. L’opposition, dirigée par Edmundo Gonzalez, a publié ses propres documents électoraux en ligne, affirmant qu’ils prouvaient sa victoire.

Depuis lors, le gouvernement a intensifié la répression, avec plus de 2 000 arrestations et au moins 25 morts dans les affrontements post-électoraux. Gonzalez, qui avait fui en Espagne pour demander l’asile politique, a récemment repris ses activités en Amérique latine pour rallier le soutien international.

Bien que la répression ait affaibli les mouvements de protestation, les leaders de l’opposition, tels que Machado et Gonzalez, continuent de dénoncer les abus du régime. Gonzalez a même promis de retourner au Venezuela, malgré une récompense de 100 000 dollars annoncée par le gouvernement pour toute information menant à son arrestation.

« En tant que président élu, j’exige la libération immédiate de Maria Corina Machado. Aux forces de sécurité qui l’ont kidnappée, je dis : ne jouez pas avec le feu », a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux.

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