Le Venezuela ferme sa frontière avec la Colombie, Maduro dénonce un complot international

Le président vénézuélien Nicolas Maduro, au cœur de nombreuses tensions diplomatiques, a annoncé des mesures drastiques pour garantir la sécurité nationale avant son investiture pour un troisième mandat controversé. Vendredi 10 janvier, le gouvernement a ordonné la fermeture immédiate de la frontière avec la Colombie pour une période de trois jours. Cette décision intervient alors que Maduro affirme avoir déjoué un vaste complot international visant à déstabiliser le pays.

Selon Freddy Bernal, gouverneur de l’État de Táchira, situé à la frontière avec la Colombie, cette fermeture vise à prévenir d’éventuelles perturbations orchestrées par des « mercenaires étrangers ». Lors d’une conférence de presse, il a déclaré : « Nous avons reçu des informations précises sur un complot visant à troubler la paix des Vénézuéliens. En réponse, nous avons décidé, sous les instructions directes du président Nicolas Maduro, de fermer temporairement la frontière avec la Colombie. »

Cette mesure, qui a pris effet dès 5 h du matin, heure locale (9 h TU), durera jusqu’au lundi 13 janvier. Elle coïncide avec une série d’arrestations annoncées par Maduro, qui accuse des citoyens colombiens, américains et d’autres nationalités d’avoir orchestré des « actes terroristes » dans le but de perturber la cérémonie d’investiture.

Lors d’une allocution télévisée, Nicolas Maduro a affirmé que les forces de sécurité avaient appréhendé un groupe de sept mercenaires étrangers, incluant deux citoyens américains et plusieurs anciens combattants ayant participé à des conflits en Ukraine. Le président a qualifié ces arrestations de preuve d’une « tentative de déstabilisation dirigée depuis l’étranger ». Cependant, il n’a fourni aucun détail supplémentaire sur l’identité des suspects ou sur les preuves à l’appui de ses accusations.

Maduro a également annoncé un déploiement massif de forces de sécurité à travers le pays pour prévenir toute tentative de sabotage. « Nous avons capturé des mercenaires, et dans les prochaines heures, ils avoueront leurs intentions terroristes. Notre priorité reste la protection du peuple vénézuélien, » a-t-il déclaré.

Cette escalade intervient dans un contexte déjà tendu entre le Venezuela, la Colombie, et les États-Unis. Depuis plusieurs années, Maduro accuse régulièrement Washington d’être derrière des tentatives de renversement de son régime. En parallèle, les relations avec la Colombie, où de nombreux opposants vénézuéliens sont en exil, restent extrêmement délicates.

L’année dernière, des négociations entre Caracas et Washington avaient abouti à la libération de prisonniers américains détenus au Venezuela, mais les relations bilatérales demeurent marquées par la méfiance.

Prévue pour le vendredi 13 janvier, l’investiture de Nicolas Maduro pour un troisième mandat consécutif reste fortement contestée par l’opposition vénézuélienne, qui dénonce des élections entachées de fraudes. Sur le plan international, plusieurs gouvernements, dont celui des États-Unis, continuent de qualifier Maduro de président illégitime.

Alors que le Venezuela fait face à une crise politique et économique sans précédent, cette fermeture de frontière et ces accusations de complot risquent de creuser davantage les divisions internes et de compliquer les relations diplomatiques avec ses voisins et les puissances occidentales.

Pour certains analystes, cette démonstration de force et ces accusations de complot pourraient s’inscrire dans une stratégie visant à renforcer le contrôle de Maduro sur le pays et à détourner l’attention des difficultés économiques et sociales qui frappent le Venezuela.

En attendant, le pays se prépare à une période marquée par une forte militarisation et un climat de méfiance généralisée, alors que le président vénézuélien entame un nouveau mandat sous les projecteurs du monde entier.

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