Le président Nicolas Maduro a officiellement prêté serment pour un troisième mandat de six ans à la tête du Venezuela, malgré une vague de critiques et de condamnations de la part de l’opposition et de la communauté internationale. Qualifiant cette investiture de « grande victoire pour la démocratie vénézuélienne », Maduro se félicite de son maintien au pouvoir, tandis que ses adversaires dénoncent un « simulacre » d’élections et un auto-couronnement dictatorial.
Une cérémonie controversée sous le feu des projecteurs internationaux
La cérémonie d’investiture s’est tenue au sein de l’Assemblée nationale, contrôlée par le parti de Maduro depuis les élections législatives de 2020, largement boycottées par l’opposition. Devant une audience composée de partisans et de figures clés du régime, Nicolas Maduro a enfilé l’écharpe présidentielle et le collier de Simón Bolívar, symboles de l’héritage historique et national du Venezuela.
Malgré son discours triomphal, cette investiture a été marquée par une absence significative de représentants internationaux. À l’exception des présidents de Cuba et du Nicaragua, peu de chefs d’État ont répondu présents. Les États-Unis, l’Union européenne, le Canada et le Royaume-Uni ont qualifié cet événement de « simulacre », tout en annonçant de nouvelles sanctions économiques visant à accentuer la pression sur le régime.
Une opposition divisée mais déterminée
Depuis l’exil, l’opposant Edmundo Gonzalez Urrutia, qui se proclame président légitime, a dénoncé cette investiture comme un « auto-couronnement dictatorial ». Dans une vidéo diffusée depuis un lieu tenu secret, il a exhorté l’armée vénézuélienne à désobéir et à s’unir pour restaurer la démocratie.
Cependant, la cheffe de l’opposition, Maria Corina Machado, a encouragé Gonzalez à rester à l’étranger pour des raisons de sécurité. Selon elle, le régime a renforcé son système de défense pour empêcher tout retour des figures de l’opposition.
Un soutien inébranlable de la Russie et des alliés régionaux
Si les démocraties occidentales condamnent fermement la réélection de Maduro, ses alliés, notamment la Russie, Cuba et le Nicaragua, continuent de soutenir son régime. Moscou a salué cette investiture comme un triomphe contre les pressions impérialistes occidentales, et La Havane a qualifié la cérémonie de « victoire de la révolution bolivarienne ».
Le Venezuela face à une crise profonde
Alors que Maduro entame son troisième mandat, le pays reste confronté à une crise économique et sociale sans précédent. L’hyperinflation, la pauvreté généralisée et les pénuries de produits essentiels continuent de toucher durement la population.
Malgré ces défis, le président vénézuélien maintient une position ferme grâce au soutien de l’armée et à une administration loyale. Maduro promet un nouveau mandat sous le signe de la « paix, prospérité et reconstruction économique », des objectifs jugés irréalistes par ses détracteurs.
Les sanctions internationales s’intensifient
En réponse à cette investiture jugée illégitime, les pays occidentaux ont renforcé leurs sanctions contre le Venezuela. Une récompense de 25 millions de dollars a même été offerte par les États-Unis pour toute information permettant de traduire Nicolas Maduro en justice.
Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a déclaré sur Twitter :
« Le peuple vénézuélien et le monde savent que Nicolas Maduro a clairement perdu les élections de 2024. Nous sommes prêts à soutenir un retour à la démocratie. »
Un troisième mandat sous tension
Entre soutien inconditionnel de ses alliés internationaux et condamnation unanime des démocraties occidentales, Nicolas Maduro débute ce troisième mandat dans un contexte de tensions extrêmes. Alors que son régime se félicite de cette investiture comme une victoire symbolique contre l’Occident, l’opposition et une grande partie de la communauté internationale dénoncent un nouvel affront à la démocratie.
Le Venezuela, profondément divisé, reste à l’épicentre d’un affrontement géopolitique majeur. Le nouveau mandat de Maduro semble s’inscrire dans une stratégie de confrontation avec ses opposants internes et externes, avec des conséquences incertaines pour l’avenir du pays.