Catastrophe naturelle et crise humaine
Depuis cinq jours, Los Angeles fait face à des incendies d’une ampleur dramatique. Le dernier bilan fait état d’au moins 16 morts, tandis que les flammes continuent de dévaster la région. Alimentés par des vents violents et une végétation asséchée, les feux ont déjà détruit plus de 12 000 structures et ravagé 15 000 hectares. Le président Joe Biden a comparé les scènes de destruction à « une zone de guerre ».
Le Getty Center sous la menace
L’incendie principal, surnommé « Palisades Fire », menace désormais le célèbre Getty Center, un musée réputé pour ses œuvres d’art inestimables. Bien que conçu avec des matériaux résistants au feu, la proximité des flammes a déclenché de nouvelles évacuations massives dans la zone.
Après une accalmie, les vents devraient reprendre de la force selon l’Agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles (FEMA). Le chef des pompiers du comté de Los Angeles, Anthony Marrone, a alerté que la combinaison de vents forts, d’air sec et d’une végétation très inflammable maintient la menace à un niveau critique.
Les critiques envers les autorités locales s’intensifient. La cheffe des pompiers, Kristin Crowley, a déploré un manque de financement et de ressources pour lutter efficacement contre les incendies. Toutefois, la maire Karen Bass a cherché à minimiser les tensions, affirmant que toutes les forces locales travaillent en coordination.
Soutien international et mobilisation massive
Pour renforcer les équipes déjà sur place, le Mexique a dépêché 72 pompiers et membres des services d’urgence. Un geste salué par le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, qui a rappelé que « les urgences n’ont pas de frontières ».
Face à des cas de pillages dans les zones évacuées, les autorités ont instauré un strict couvre-feu entre 18 h et 6 h dans les secteurs les plus touchés, comme Pacific Palisades et Altadena. Malgré ces mesures, des habitants se heurtent aux restrictions, comme Jennifer Aguilera, empêchée de récupérer des médicaments pour son père diabétique.
Destruction massive et coût astronomique
Les incendies ont endommagé ou détruit plus de 12 000 bâtiments, véhicules inclus. Les experts estiment déjà que les coûts pourraient atteindre des dizaines de milliards de dollars, potentiellement un record pour des incendies de cette ampleur.
Des équipes de secours, assistées de chiens renifleurs, poursuivent leurs recherches dans les décombres. Le bilan, qui pourrait encore s’alourdir, fait l’objet d’une enquête menée par le FBI pour déterminer les causes des incendies. Le shérif du comté de Los Angeles, Robert Luna, a promis de ne négliger aucune piste, y compris celle d’un éventuel acte criminel.
Le rôle du climat dans cette catastrophe
Les vents de Santa Ana, caractérisés par leur intensité en automne et en hiver, ont atteint des records inédits depuis 2011 avec des rafales dépassant 160 km/h. Les scientifiques soulignent que le changement climatique contribue à l’augmentation de la fréquence et de la gravité des phénomènes météorologiques extrêmes.
Avec une végétation rendue plus dense par des années pluvieuses, puis asséchée par une sécheresse persistante, la Californie fait face à un cercle vicieux. Ces incendies illustrent une crise environnementale et humaine, appelant à une mobilisation urgente pour prévenir de futures catastrophes.