Haïti: Leslie Voltaire critique fermement l’idée d’une collaboration avec la coalition de gangs « Viv ansanm »

Le président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Leslie Voltaire, a réagi avec indignation aux propos tenus par Liné Balthazar sur Magik 9, le 10 janvier 2025. Balthazar, président du PHTK, a affirmé que certains partis politiques représentés au sein du CPT étaient prêts à considérer la position de la coalition armée « Viv ansanm », favorable à la nomination d’un juge de la Cour de cassation pour remplacer le CPT.

Leslie Voltaire, dans une interview exclusive accordée à Magik 9 le dimanche 12 janvier, n’a pas caché sa colère face à ces déclarations. « Il est scandaleux que des démocrates envisagent une collaboration avec des criminels recherchés et sanctionnés pour leurs actes. Les gangs ne peuvent en aucun cas constituer une solution pour une gouvernance efficace et responsable », a-t-il martelé.

Lors de son intervention, Liné Balthazar a indiqué que des forces politiques, notamment le Collectif du 30 janvier, EDE et l’Accord du 21 décembre, avaient soumis à la Caricom leur soutien à l’option d’une transition dirigée par un juge de la Cour de cassation. Selon lui, des organisations comme Force Louverturienne, le Collectif 4 décembre et même la coalition « Viv ansanm » seraient alignées sur cette proposition. Balthazar a ajouté que l’existence des groupes armés ne pouvait être ignorée dans la recherche de solutions à la crise actuelle.

Pour Leslie Voltaire, cette approche est inadmissible et contraire aux principes d’éthique politique. « La route empruntée par ces partis politiques est une honte. Ils cherchent à s’allier avec les gangs pour accéder aux territoires qu’ils contrôlent et y mener leurs campagnes électorales », a-t-il accusé. Il a appelé le ministre de la Justice et de la Sécurité publique à prendre des mesures pour interpeller les personnes impliquées, invoquant une possible association de malfaiteurs.

Malgré la gravité des propos, Leslie Voltaire s’est dit surpris par le silence de la communauté internationale, des autres partis politiques et du secteur privé. « J’attends des réactions fermes de leur part. Ce silence est troublant », a-t-il déclaré.

Ni le ministre de la Justice, Patrick Pélissier, ni le commissaire du gouvernement, Lionel Constant Bourgoin, n’ont encore réagi aux propos de Liné Balthazar. Cette inaction ajoute une couche d’inquiétude quant à l’état de droit dans le pays.

Le président du CPT a réitéré son engagement pour une gouvernance sans compromis avec le crime organisé. Selon lui, toute tentative d’inclure des groupes armés dans les discussions politiques est une atteinte aux principes fondamentaux de la démocratie.

En dénonçant ces alliances douteuses, Leslie Voltaire appelle à une mobilisation collective pour rejeter toute forme de légitimation des gangs dans la gestion de la crise actuelle en Haïti.

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