Port-au-Prince, le 15 janvier 2025 – La plateforme des syndicats d’enseignants d’Haïti maintient la pression. En ce mercredi, les professeurs des écoles nationales et des lycées sont appelés à poursuivre leur mouvement de grève illimitée. Une mobilisation qui, selon les syndicats, ne prendra fin que lorsque les revendications des enseignants seront pleinement satisfaites.
Parmi les demandes figurent :
- L’ajustement et l’augmentation des salaires, en adéquation avec le coût de la vie croissant.
- La nomination des enseignants qualifiés occupant déjà des postes dans les salles de classe.
- Le paiement intégral des arriérés de salaire accumulés depuis plusieurs mois.
- L’amélioration des services d’assurance et des avantages sociaux pour les enseignants, des agents essentiels de la fonction publique.
Une grève qui impacte lourdement le système éducatif
Depuis la reprise des cours après les congés de fin d’année, de nombreux lycées en Haïti et certaines écoles sont paralysés. Dans certaines régions du pays, comme à Trou-du-Nord, toutes les écoles restent fermés depuis la première semaine d’ouverture. Sans enseignants, les élèves se retrouvent sans encadrement pédagogique, un problème qui inquiète profondément parents et élèves.
Le mouvement syndical, bien que légitime aux yeux des enseignants, est perçu négativement par une grande partie des élèves. Ces derniers expriment leur frustration face à l’impact direct de la grève sur leur avenir scolaire.
Les élèves des écoles publiques, déjà confrontés aux multiples crises sociales et économiques du pays, se sentent abandonnés. Pour eux, l’éducation représente un espoir de sortir de la spirale de pauvreté. Mais avec une grève prolongée, cet espoir semble s’éloigner.
Un élève anonyme témoigne :
« Les professeurs ont raison de revendiquer leurs droits, mais pourquoi devons-nous être les victimes ? Nos rêves et nos ambitions sont en jeu. »
Jonas, en classe de Secondaire 4 dans un lycée de Port-au-Prince, partage ses craintes :
« Si cette grève continue, comment vais-je réussir les examens du baccalauréat ? La situation était déjà compliquée, mais là, c’est l’impasse. »
Cette inquiétude est d’autant plus forte que l’insécurité et le manque de ressources éducatives en Haïti aggravent les défis du quotidien scolaire.
Face à l’impasse, de nombreux acteurs du secteur éducatif demandent une intervention rapide des autorités. Des solutions durables doivent être trouvées pour répondre aux revendications des enseignants tout en assurant la continuité des cours.
Le droit à l’éducation, pourtant fondamental, ne doit pas devenir un luxe inaccessible en Haïti, surtout dans un contexte où l’avenir de milliers de jeunes est en jeu. La situation exige une volonté politique forte pour éviter un effondrement total du système éducatif déjà fragile.
Alors que la grève se poursuit, les regards se tournent vers le gouvernement. L’urgence est de taille : restaurer un climat propice à l’apprentissage et valoriser le rôle crucial des enseignants. La question reste en suspens : combien de temps encore la crise durera-t-elle, et quelles en seront les conséquences pour la jeunesse haïtienne ?