Retour sur la Crise en Bolivie : Les Partisans d’Evo Morales Retiennent 200 Militaires et Exigent des Négociations

Les manifestations antigouvernementales en Bolivie prennent une tournure de plus en plus dramatique. Après l’attaque de trois unités militaires dans la région de Chapare, près de 200 soldats boliviens sont désormais retenus par les partisans d’Evo Morales, premier président indigène de La Paz, qui fait face à son ancien allié politique et actuel président, Luis Arce.
Evo Morales, a 16h55 le12 octobre 2024. Image prise sur son compte tweeter lorsqu'il dénonçait de nouvelles formes de colonisation.

Les manifestations antigouvernementales en Bolivie prennent une tournure de plus en plus dramatique. Après l’attaque de trois unités militaires dans la région de Chapare, près de 200 soldats boliviens sont désormais retenus par les partisans d’Evo Morales, premier président indigène de La Paz, qui fait face à son ancien allié politique et actuel président, Luis Arce.

Une Situation Explosive dans le Département de Cochabamba

Vendredi dernier, des groupes soutenant Evo Morales ont attaqué trois casernes militaires dans la région de Chapare, dans le département de Cochabamba. Selon le ministère bolivien des Affaires étrangères, ces groupes ont pris possession d’armes de guerre et de munitions. L’armée bolivienne a été déployée pour aider la police à rétablir l’ordre et dégager les routes bloquées par les manifestants.

L’incident fait suite à des **manifestations antigouvernementales** ayant commencé il y a vingt jours. Les partisans de Morales exigent des négociations avec le gouvernement Arce, menaçant d’intensifier leurs actions jusqu’à ce que leurs demandes soient satisfaites.

Evo Morales : Grève de la Faim et Conflit Politique

Evo Morales, forcé de quitter la présidence en 2019 après quatorze ans au pouvoir, a entamé une grève de la faim pour contraindre le gouvernement à ouvrir un dialogue. Depuis la région de Chapare, Morales a déclaré : « Je vais entamer une grève de la faim jusqu’à ce que le gouvernement installe des comités de discussion politique et économique. » Cette annonce souligne la rivalité grandissante entre Morales et Luis Arce, qui se disputent désormais le leadership de la gauche bolivienne et l’investiture pour l’élection présidentielle de 2025.

À 65 ans, Evo Morales aspire à se présenter, malgré une décision de justice qui l’a disqualifié. Cette bataille pour la succession divise profondément les partisans de gauche, entre ceux qui restent loyaux à Morales et ceux qui soutiennent Arce.

Accusations, Tentative d’Assassinat et Tensions Judiciaires

Les tensions entre Morales et le gouvernement Arce s’intensifient également sur le plan judiciaire. Morales est actuellement visé par une enquête pour le viol présumé d’une adolescente de quinze ans, accusation qu’il rejette en bloc, affirmant que l’affaire a été classée en 2020. Ses avocats dénoncent une tentative de manipulation politique visant à le discréditer et à l’empêcher de se présenter en 2025. Par ailleurs, Morales a récemment affirmé avoir échappé à une tentative d’assassinat. Selon lui, une quinzaine de balles auraient été tirées sur son véhicule, blessant son chauffeur. Une vidéo diffusée depuis la voiture de Morales montre les impacts de balles, mais le gouvernement accuse l’ancien président d’avoir orchestré cet incident. Eduardo del Castillo, ministre de l’Intérieur, a déclaré : « M. Morales, personne ne croit à votre mise en scène, mais vous devrez répondre devant la justice bolivienne pour tentative de meurtre contre un membre des forces armées. »

Une Bataille pour la Souveraineté et la Légitimité

La situation en Bolivie soulève des questions sur la gouvernance du pays et la souveraineté de l’État face aux groupes de soutien armés. Les récents événements révèlent une scission au sein de la gauche bolivienne, déstabilisant encore davantage une nation marquée par des décennies de conflits politiques et sociaux. L’escalade des tensions entre Morales et Arce menace non seulement la sécurité des citoyens, mais aussi l’équilibre démocratique du pays.

Vers un Avenir Incertain

La Bolivie traverse une crise de gouvernance qui risque d’intensifier les conflits internes. Les actions de Morales et de ses partisans, combinées aux ripostes du gouvernement, annoncent une période de grande incertitude pour la démocratie bolivienne. Les prochains jours seront déterminants pour l’évolution de cette crise, alors que l’on observe de près la réponse du gouvernement Arce face à cette situation explosive.

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