Le Mercenariat en Haïti : De l’Assassinat de Jovenel Moïse aux Récents Soupçons de Groupes Privés Armés

Le phénomène du mercenariat en Haïti prend de l'ampleur, entre l'assassinat du président Jovenel Moïse par des mercenaires étrangers et les récentes accusations de présence de groupes armés privés. Cet article explore l’évolution de ce phénomène, les réactions politiques, et les implications pour la sécurité nationale.
Les mercenaires étrangers responsables dans/de la mort de l'ancien président haïtien Jovenel Moïse le 7 juillet 2021, Pétion-Ville, Haïti
Vinchy Cheranfant

Le phénomène du mercenariat en Haïti prend de l’ampleur, entre l’assassinat du président Jovenel Moïse par des mercenaires étrangers et les récentes accusations de présence de groupes armés privés. Cet article explore l’évolution de ce phénomène, les réactions politiques, et les implications pour la sécurité nationale.

Contexte historique : un précédent marquant sous la gouvernance de Jovenel Moïse et son l’assassinat

Le 7 juillet 2021, l’assassinat de l’ancien président haïtien Jovenel Moïse a choqué le monde entier. Cette attaque, orchestrée par un groupe de mercenaires étrangers principalement colombiens, a souligné la vulnérabilité d’Haïti face aux interventions armées extérieures. Cet acte violent a mis en lumière non seulement la crise politique aiguë du pays, mais également l’existence d’opérations privées en territoire haïtien, souvent organisées dans un flou juridique.

Depuis cet événement tragique, la sécurité en Haïti est marquée par des épisodes de violence croissante et des tensions. Plusieurs observateurs s’inquiètent de l’influence de groupes armés privés, qui sont parfois soupçonnés de travailler en coordination avec des acteurs nationaux ou internationaux.

Alerte sur la présence de mercenaires dans le Nord-Est d’Haïti

Depuis 2022, des influenceurs et journalistes actifs sur les réseaux sociaux ont alerté sur des entraînements militaires présumés dans le Nord-Est d’Haïti, c’était le cas aussi avant la mort du président Jovenel Moïse, accusé par l’apposition d’utiliser ces groupes pour tuer des manifestants. Bien que ces informations souvent, n’aient pas été officiellement confirmées par les autorités haïtiennes, elles alimentent des craintes quant à la présence croissante de mercenaires ou de groupes armés privés dans le pays. Ces formations paramilitaires semblent être perçues comme une menace, avec un impact potentiel sur la sécurité nationale, la stabilité politique et la souveraineté territoriale.

L’évolution de cette situation reste floue, mais de nombreuses questions demeurent sur les commanditaires et les objectifs de ces entraînements militaires, d’autant plus que la région présente des caractéristiques géographiques propices à des activités clandestines et isolées des autorités centrales.

Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) convoque le Premier ministre

Face aux récentes informations relayées par des journalistes étrangers concernant la présence supposée de mercenaires en Haïti, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a convoqué le Premier ministre Garry Conille. Cette convocation vise à obtenir des clarifications sur la possible implication de la Primature dans l’embauche de mercenaires pour des opérations de sécurité publique.

Le CPT a souligné que cette présence éventuelle de mercenaires ou de compagnies privées opérant sur le sol haïtien pourrait impliquer des contrats confidentiels ou des accords non publiés. Ces compagnies seraient supposées assurer des opérations de sécurité publique en dehors des structures conventionnelles des forces de sécurité haïtiennes, ce qui pourrait expliquer l’intérêt du CPT pour ces allégations.

Réponse du Premier ministre : Le Premier ministre Conille a demandé un report de sa comparution, invoquant la nécessité de disposer de temps supplémentaire pour préparer ses réponses. Cette demande de report a accentué les suspicions et l’impatience des membres du CPT, qui cherchent des explications concrètes sur l’existence d’accords potentiels avec des mercenaires étrangers.

Questions posées par le CPT : Transparence et sécurité publique

Le CPT a exprimé plusieurs préoccupations au sujet de la sécurité publique en Haïti. Les questions posées au Premier ministre visent à obtenir des informations sur :

L’existence de contrats avec des mercenaires ou des compagnies privées de sécurité ;

Les objectifs de ces groupes armés privés, leur mission et les zones dans lesquelles ils opèrent ;

Le financement de ces opérations : qui finance et contrôle les activités de ces groupes, et à quel coût pour le budget national.

Le CPT insiste pour que ces informations soient partagées publiquement, soulignant le besoin de transparence dans les affaires de sécurité nationale.

Les défis pour l’avenir : renforcer la sécurité et le contrôle de l’État

Les récentes alertes concernant la présence de mercenaires en Haïti soulignent l’importance de restaurer la souveraineté nationale. L’État haïtien doit urgemment travailler à renforcer ses institutions de sécurité afin de répondre aux menaces internes et externes sans faire appel à des groupes armés privés.

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