Un Exode Forcé sous la Menace des Gangs
Le 14 novembre 2024, des scènes de panique ont de nouveau frappé Port-au-Prince alors que des centaines d’habitants des quartiers de Solino, Nazon, Delmas 30, et Vivy Mitchel ont été contraints d’abandonner leurs maisons. Les habitants fuient devant la menace croissante des gangs armés, en particulier le redoutable gang « Viv Ansanm, » dont les activités violentes se sont intensifiées suite à la révocation du Premier ministre Garry Conille. Le chaos persistant dans ces quartiers met en évidence l’échec des forces de sécurité haïtiennes à reprendre le contrôle de la capitale.
Les Quartiers Sous Tension : Solino, Nazon et Delmas 30 en Ébullition
Dès les premières heures de la matinée, une vague de panique a saisi Solino, Nazon, et Delmas 30. Les habitants, transportant ce qu’ils pouvaient sauver de leurs biens, se sont précipités hors de leurs maisons face à l’infiltration des gangs. La violence et les menaces ont atteint un niveau insoutenable, forçant les familles à chercher refuge dans des zones plus sûres.
Malgré la présence de la Police Nationale d’Haïti (PNH), des Forces armées d’Haïti (FADH), et même d’une Force multinationale déployée dans un effort international pour stabiliser le pays, la situation reste hors de contrôle. Les forces de sécurité n’ont pas encore trouvé de stratégie efficace pour repousser les gangs et sécuriser les quartiers.
Vivy Mitchel : Un Quartier en Flammes sous la Poigne des Bandits
La situation est particulièrement critique à Vivy Mitchel, où des groupes armés ont franchi les barrières naturelles de la zone et ont mis le feu à une dizaine de maisons situées rue Flamboyant et rue des Lauriers. Cette incursion a eu lieu malgré la présence de deux véhicules blindés positionnés pour dissuader les attaques, témoignant de la détermination et de l’audace des gangs.
Les habitants de Vivy Mitchel, désespérés et abandonnés à leur sort, fuient leurs quartiers avec le peu qu’ils peuvent emporter. La résistance communautaire, qui avait jusqu’ici permis de ralentir les incursions, semble désormais brisée sous la pression constante des violences. Les gangs, désormais au cœur du quartier, imposent leur loi en dépit de la présence policière.
La Capitale sous la Coupe des Gangs : Une Situation Devenue Incontrôlable
Depuis la révocation du Premier ministre Garry Conille, le gang « Viv Ansanm » a multiplié les actes de violence et de terreur, rendant la capitale haïtienne de plus en plus dangereuse pour ses habitants. Le chaos qui règne dans les rues de Port-au-Prince met en lumière l’incapacité des autorités locales et internationales à stabiliser la situation.
Les violences liées aux gangs ne se limitent plus aux quartiers historiquement sensibles : elles gagnent du terrain dans des zones jusque-là relativement sécurisées. Chaque jour, des familles sont contraintes de tout abandonner pour fuir les affrontements armés et la criminalité galopante.
Un Système de Sécurité Débordé et Inefficace
La PNH, les FADH, et les forces multinationales n’ont toujours pas trouvé de solution pour arrêter la montée en puissance des gangs. Malgré une présence accrue et des opérations sporadiques pour essayer de restaurer l’ordre, ces actions semblent avoir peu d’effet durable. Les gangs, bien équipés grâce au trafic d’armes provenant notamment des États-Unis, demeurent un adversaire redoutable pour les forces de sécurité mal préparées et sous-équipées.
Cette situation de chaos est exacerbée par l’absence d’une stratégie cohérente et de moyens adéquats pour faire face à la violence. Les tentatives de sécurisation se heurtent à la détermination des groupes criminels, qui exploitent la faiblesse des infrastructures de sécurité haïtiennes pour asseoir leur domination.
Les Conséquences Sociales et Économiques de la Violence des Gangs
La montée en puissance des gangs a des répercussions dramatiques sur la vie quotidienne des Haïtiens. Les déplacements forcés augmentent la précarité des familles qui perdent leurs biens et se retrouvent souvent sans ressources dans des camps improvisés ou chez des proches. Les écoles ferment, les commerces baissent leurs rideaux, et les services de base deviennent inaccessibles dans les quartiers en guerre.
L’impact sur l’économie haïtienne est également considérable : la violence entrave les activités commerciales, augmente l’insécurité alimentaire, et freine les investissements étrangers. Les gangs contrôlent désormais une grande partie de l’économie parallèle, alimentant un cycle de pauvreté et d’illégalité qui affaiblit davantage le tissu social et économique d’Haïti.