Haïti en crise : Médecins Sans Frontières suspend ses activités à Port-au-Prince dans un contexte de violence extrême

Port-au-Prince, le 20 novembre 2024 – L’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé la fermeture temporaire de ses structures médicales dans la capitale haïtienne, confrontée à une montée alarmante de l’insécurité. Cette décision intervient après que des menaces de mort ont été proférées contre le personnel de MSF par des membres de gangs armés et des forces de police, selon un communiqué publié ce mardi.

Une situation intenable pour MSF

MSF a souligné que la sécurité de son personnel est gravement compromise, notamment après l’assassinat de deux patients dans une de ses installations le 11 novembre dernier. Face à ces « graves menaces », l’organisation a décidé de suspendre ses activités jusqu’à nouvel ordre. Les patients hospitalisés dans leurs structures seront transférés dans d’autres hôpitaux pour assurer la continuité des soins.

Cette fermeture met en lumière les défis croissants auxquels sont confrontées les ONG opérant en Haïti, où la violence des gangs, les conflits armés, et le chaos institutionnel rendent l’accès aux soins de santé de plus en plus difficile.

Une capitale sous tension : affrontements et violences meurtrières

Parallèlement à la crise touchant MSF, Port-au-Prince est plongée dans une violence généralisée. Le 19 novembre, des affrontements meurtriers ont éclaté lorsque des gangs armés ont tenté d’envahir Pétion-Ville. Les forces de police nationale haïtienne (PNH), appuyées par des citoyens mobilisés, ont riposté, neutralisant plus de 28 individus armés, selon des sources policières.

Des scènes de lynchages ont été rapportées dans les quartiers de Lalue, Bourdon, et Ruelle Rivière, où des corps jonchaient les rues. La PNH a intercepté plusieurs camions transportant des bandits à Musseau. Ces derniers visaient à s’établir dans des zones stratégiques comme Haut-Delmas et Pétion-Ville pour organiser des représailles et renforcer leur emprise territoriale.

Des zones transformées en champs de bataille

Les violences les plus intenses se sont déroulées à la 2e ruelle Rivière et dans les environs de la ravine de Canapé-Vert. Selon un correspondant de Magik 9, trois bandits ont été abattus lors d’échanges de tirs entre la PNH et les criminels retranchés dans une ancienne clinique.

La mobilisation conjointe des forces de l’ordre et de la population traduit une volonté de résister à l’expansion des gangs, bien que cela ait engendré des scènes d’exécutions sommaires.

Une crise qui appelle des réponses urgentes

Cette série d’événements met en lumière la spirale de violence qui gangrène Port-au-Prince et ses environs. Alors que MSF, pilier essentiel de l’aide humanitaire, suspend ses activités, l’accès aux soins pour les populations les plus vulnérables est gravement compromis.

La situation appelle une action urgente de la part des autorités haïtiennes et de la communauté internationale pour restaurer la sécurité et garantir un environnement propice à l’action des ONG. En attendant, les habitants de Port-au-Prince continuent de vivre dans une incertitude et une peur constantes, pris en otage par des gangs toujours plus audacieux et une gouvernance en crise.


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