Entre promesses de Taiwan et investissements de la Chine : Haïti toujours à la traîne dans la coopération internationale
La diplomatie en Haïti semble jouer dans une ligue différente de celle de son voisin immédiat, la République Dominicaine. Tandis que Santo Domingo modernise ses infrastructures médicales grâce à un partenariat stratégique avec la Chine, Haïti s’enlise dans des rencontres symboliques avec Taïwan, sans résultats concrets à montrer pour l’avenir immédiat.
Des gestes tangibles pour la République Dominicaine
La République Dominicaine a récemment annoncé un tournant majeur dans son système de santé publique. Grâce à un don généreux de 120 ambulances offert par la Chine, combiné à l’achat de 200 ambulances supplémentaires, le pays modernise sa flotte d’urgence hospitalière. Ce geste va bien au-delà d’une simple amélioration technique. Avec un tel parc, la direction de l’administration des urgences hospitalières (DAEH) disposera de ressources considérables pour réduire les délais d’intervention et sauver des vies.
Et ce n’est pas tout. Le pays investit également dans son système de sécurité nationale : le réseau de caméras de surveillance lié au 911 doublera de capacité, passant de 5 000 à 11 000 caméras, tout en étendant la couverture aux provinces frontalières stratégiques. Cette synergie entre la modernisation des services publics et le soutien d’un partenaire global comme la Chine est une démonstration éclatante d’un partenariat bien géré.
Haïti et Taiwan : des visites de courtoisie au lieu de projets concrets
Pendant ce temps, en Haïti, l’ambassadeur de Taïwan, S.E.M. Hu Cheng-Hao, a rendu une visite de courtoisie au ministre des Affaires étrangères, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste. Une visite qualifiée d’ »amicale » et d’ »axée sur des intérêts communs ». Pourtant, aucune annonce marquante, aucun projet tangible n’est sorti de cette rencontre. Haïti, confronté à des crises multiples, notamment en matière de santé publique et de sécurité, aurait besoin de bien plus que des échanges diplomatiques de façade.
Taïwan, malgré son statut de principal allié en Asie pour Haïti, ne semble pas être en mesure de répondre aux urgences structurelles du pays. Alors que la République Dominicaine rénove massivement son parc d’ambulances, Haïti manque cruellement de moyens pour offrir des soins d’urgence décents à sa population. Les hôpitaux peinent à répondre à une demande croissante, et le système de santé est tout simplement dépassé. Où est le soutien concret de Taïwan dans ce domaine ?
Un contraste qui illustre l’isolement d’Haïti
La différence entre les deux pays voisins est flagrante. La République Dominicaine, pragmatique, a choisi de diversifier ses partenariats. Elle bénéficie d’un soutien substantiel de la Chine, une puissance économique mondiale qui ne lésine pas sur les moyens pour renforcer son influence régionale. Pendant ce temps, Haïti reste fidèle à une alliance avec Taïwan, un choix dicté par des considérations géopolitiques qui ne semblent pas servir les intérêts immédiats de la population haïtienne.
Le « renforcement des liens d’amitié et de coopération » entre Haïti et Taïwan reste une promesse vide de contenu. Pendant que nos voisins voient leurs services publics s’améliorer grâce à des investissements massifs, Haïti s’accroche à des accords bilatéraux qui n’apportent ni ambulances, ni infrastructures, ni espoir.
Changer de cap avant qu’il ne soit trop tard
Les dirigeants haïtiens doivent se poser une question essentielle : la fidélité à Taïwan en vaut-elle le prix ? Les besoins du peuple haïtien, en matière de santé, de sécurité et de développement, ne peuvent plus attendre. Si Taïwan souhaite réellement renforcer ses liens avec Haïti, il est temps qu’elle le démontre par des actions concrètes. Sinon, Haïti pourrait apprendre une leçon précieuse de la République Dominicaine : savoir choisir des partenaires qui investissent dans votre avenir.
En attendant, les annonces spectaculaires et les promesses non tenues continueront de creuser un fossé entre Haïti et ses voisins. Un fossé qui, comme celui des ambulances, ne cesse de rappeler aux Haïtiens à quel point ils sont laissés pour compte.