Cette semaine, le Conseil présidentiel de transition (CPT) a fait face à des tensions sans précédent. Sous le feu des critiques, tant de la communauté internationale que des acteurs nationaux, il est accusé de maintenir en poste trois conseillers impliqués dans un scandale de corruption lié à la Banque Nationale de Crédit (BNC).
Les demandes de démission ou d’exclusion de Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin ont secoué le CPT. Selon Le Nouvelliste, dans un article publié hier soir, ce 30 novembre, ces pressions ont temporairement paralysé ses activités. Cependant, le Conseil a tranché : aucun mécanisme légal ne permet leur éviction.
Le rapport final de l’Unité de Lutte contre la Corruption (ULCC) détaille des pratiques douteuses impliquant les conseillers. Louis Gérald Gilles aurait exigé 100 millions de gourdes à l’ex-président de la BNC, Raoul Pascal Pierre-Louis, en échange de sa reconduction. Des cartes de crédit aux plafonds exorbitants, des promotions illégales et des transferts de personnel auraient suivi cette tentative de corruption.
Malgré ces révélations, les conseillers concernés restent en poste. Leslie Voltaire, président du CPT, aurait proposé trois scénarios aux incriminés, allant du retrait volontaire à la délégation de leur droit de vote. Mais les conseillers persistent, invoquant la présomption d’innocence et le manque de compétences du juge en charge.
Face à cette impasse, le CPT prévoit des changements dans certaines directions générales et des administrations locales. Pourtant, cette décision pourrait être éclipsée par le scandale en cours, ternissant davantage la crédibilité du Conseil.
Alors que l’ULCC recommande des poursuites pour corruption passive, les protagonistes s’accrochent à leurs postes, défiant l’opinion publique et les institutions judiciaires. Ce statu quo alimente un climat de méfiance envers le CPT et la gouvernance en général.