Entre pragmatisme et droits humains : les relations entre les États-Unis et le régime de Jean-Claude Duvalier sous l’administration Carter

Les relations entre les États-Unis et Haïti sous le régime de Jean-Claude Duvalier (1971-1986) ont été complexes, marquées par des périodes de soutien et de tensions. Sous l’administration de Jimmy Carter (1977-1981), bien que la promotion des droits de l’homme ait été une priorité déclarée, les États-Unis ont maintenu une aide économique et militaire au grand dictateur haïtien, Baby Doc.

Pendant la guerre froide, la position stratégique d’Haïti dans les Caraïbes, à proximité de Cuba, a conduit les États-Unis à maintenir leur soutien au régime de Duvalier pour contrer l’influence communiste dans la région. Ce soutien s’est manifesté par une assistance économique et militaire, malgré les critiques sur la répression politique exercée par le gouvernement haïtien.

Selon un article de Foreign Affairs, les États-Unis ont joué un rôle significatif dans le maintien de Jean-Claude Duvalier au pouvoir, et ce n’est que dans les derniers jours de son régime que Washington a modifié sa position.

De plus, un rapport de la CIA de 1983 souligne que les efforts américains pour promouvoir des réformes économiques et politiques en Haïti ont été entravés par les contraintes politiques internes de Duvalier.

Les relations entre Haïti l’administration Carter ont été stables. Cependant, des documents historiques sur Jstor indiquent que les Duvalier ont bénéficié directement de diverses taxes, y compris sur les voyages et les passeports, ce qui a contribué à leur enrichissement personnel.

Aussi, l’administration Carter a exercé des pressions sur le régime de Duvalier pour qu’il améliore son bilan en la matière des droits humains. Cette pression a conduit Duvalier à adopter certaines mesures, telles que la libération de prisonniers politiques. Par exemple, en janvier 1975, Duvalier a gracié 26 prisonniers considérés comme politiques par l’ambassade des États-Unis. De plus, en décembre 1976, il a libéré 140 détenus, dont 84 étaient annoncés comme prisonniers politiques par le ministre de la Justice, Aurelien Jeanty.

Cependant, ces gestes étaient souvent perçus comme superficiels et insuffisants pour répondre aux préoccupations plus larges concernant la répression politique et les violations des droits humains en Haïti.

Il est également important de noter que, malgré ces tensions, les États-Unis ont maintenu une certaine forme d’assistance militaire à Haïti, justifiée par des considérations géopolitiques liées à la proximité d’Haïti avec Cuba. Le gouvernement américain défendait cette assistance en affirmant que, bien qu’Haïti se trouve à seulement 40 miles de Cuba, il n’y avait pas de violations des droits humains à une échelle qui justifierait une réduction de l’aide.

Des échanges diplomatiques ont eu lieu, et des efforts ont été faits pour encourager des réformes, mais sans actions décisives pour conditionner l’aide américaine à des améliorations concrètes en matière de droits humains.

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