COP29 : L’Appel Urgent des Pays en Développement pour une Justice Climatique – La Lutte pour un Financement Adéquat

La COP29, qui a débuté ce 12 novembre à Bakou, Azerbaïdjan, met en lumière un enjeu crucial : le financement des pays en développement face aux défis du changement climatique. Alors que les dirigeants du monde entier prennent la parole pour exposer leurs efforts, les impacts du réchauffement climatique ne cessent de s’intensifier, en particulier dans les pays vulnérables qui peinent à faire face aux conséquences des catastrophes naturelles. Cette année, la question du financement est au cœur des discussions, alors que les pays en développement ne peuvent plus « repartir les mains vides », selon le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

L’Ouverture du Sommet : Fossiles et Controverses

Le président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, hôte de cette édition de la COP, a ouvert le sommet avec un discours controversé, défendant le rôle du gaz et du pétrole dans l’économie mondiale. « Un cadeau des dieux », a-t-il affirmé, en insistant sur la nécessité pour son pays de continuer à exploiter ses ressources fossiles. Pourtant, les énergies fossiles sont responsables de 90 % des émissions mondiales de CO2, ce qui pose question dans le contexte d’un sommet censé encourager des solutions plus vertes.

L’Appel à la Responsabilité des Pays Riches

Antonio Guterres a pris la parole devant plus de 80 dirigeants internationaux, soulignant l’urgence de réduire les émissions de gaz à effet de serre, principalement dans les pays industrialisés, grands responsables historiques des émissions mondiales. Il a également mis l’accent sur la nécessité d’un financement climatique juste et conséquent pour permettre aux nations en développement d’adapter leurs infrastructures et de mieux résister aux impacts du changement climatique. « Les pays en développement sont freinés par des obstacles majeurs : des finances publiques insuffisantes, un coût du capital exorbitant, des catastrophes climatiques qui ravagent des ressources précieuses et un service de la dette qui engloutit des fonds essentiels », a-t-il rappelé.

Un Financement qui Fait Défaut

Pedro Sanchez, chef du gouvernement espagnol, a dénoncé l’inaction climatique, alors que l’Espagne se remet à peine des inondations dévastatrices qui ont frappé Valence il y a deux semaines. Son intervention a mis en lumière l’urgence de l’action climatique, et il a critiqué les retours en arrière de certains pays vers les énergies fossiles. Pendant ce temps, le Royaume-Uni a annoncé un plan ambitieux pour réduire ses émissions de 81 % d’ici 2035, prenant les devants sur la scène internationale avec un investissement d’un milliard de livres sterling dans l’énergie éolienne.

Haïti et la Caraïbe : En Première Ligne des Impacts Climatiques

Pour des pays comme Haïti, l’impact du changement climatique est déjà une réalité brutale. Chaque année, la saison des ouragans devient plus intense, dévastant l’économie agricole et mettant en péril la sécurité alimentaire. Haïti, avec une infrastructure vulnérable et des moyens limités, ressent durement les effets des catastrophes naturelles qui aggravent la pauvreté et déplacent des milliers de personnes. La situation d’Haïti illustre parfaitement les appels à une « justice climatique » lancés par de nombreux dirigeants africains et caribéens à la COP29.

L’Afrique en Tête des Revendications pour une Justice Climatique

Lors de son intervention, le président du Togo, Faure Gnassingbé, a insisté sur la nécessité d’une « responsabilité partagée mais différenciée » entre les pays. « Chaque année, l’urgence climatique s’accentue, et chaque année, l’inaction nous rapproche d’un point de non-retour », a-t-il déclaré. L’Afrique, et plus largement la région caribéenne, malgré sa faible contribution aux émissions globales, subit de plein fouet les impacts climatiques. Les pays en développement appellent à un soutien financier significatif pour protéger leurs écosystèmes, leurs populations et leurs économies.

Le Financement Climat : Une Dette Non Payée par les Pays Riches

Le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou-Nguesso, a souligné que les financements mobilisés depuis l’Accord de Paris en 2015 sont loin de suffire. « Les besoins des pays en développement s’élèvent aujourd’hui à plus de 1 000 milliards de dollars », a-t-il précisé, appelant à des engagements basés sur des données scientifiques et tenant compte des réalités locales. Haïti et d’autres nations en développement attendent des actions concrètes et non de simples promesses pour contrer les effets destructeurs du changement climatique.

Des Attentes Élevées et des Promesses en Suspens

L’Union européenne, par la voix de Charles Michel, a affirmé sa volonté de maintenir ses engagements financiers, tout en exprimant l’espoir que cette COP soit celle de la confiance et des actes. Pourtant, les attentes des pays les plus touchés par les catastrophes climatiques restent élevées. Les négociations qui se poursuivront dans les jours à venir détermineront si ces nations obtiendront enfin les fonds nécessaires pour une transition énergétique équitable.

Un Point de Non-Retour : Quelles Solutions pour Demain ?

Alors que les négociations battent leur plein, le message des pays en développement est clair : il faut des actes, pas seulement des mots. Haïti, l’Afrique et d’autres régions vulnérables au changement climatique attendent un soutien substantiel pour affronter une crise qui n’épargne personne. L’inaction n’est plus une option, et la COP29 pourrait être l’occasion de réparer une injustice climatique qui dure depuis trop longtemps.


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