Dans une déclaration tonitruante qui confirme son style sans concession, Donald Trump a annoncé depuis sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, son intention de rebaptiser le golfe du Mexique en « golfe de l’Amérique ». Cette annonce, faite le 7 janvier, témoigne une fois de plus de la vision unilatérale et provocatrice de l’ancien président, qui sera réinvesti le 20 janvier prochain à la Maison Blanche.
Selon Trump, cette initiative vise à « réaffirmer la grandeur et l’héritage américain ». « Le golfe de l’Amérique, quel beau nom ! Cela sonne bien et englobe un territoire immense », a-t-il déclaré, avant de critiquer sévèrement le Mexique, accusé de « laisser des millions de personnes se déverser sur notre sol » et d’alimenter l’importation de drogues. Le Canada n’a pas échappé à ses reproches, étant également pointé du doigt comme un relais des substances illicites aux États-Unis.
Cette vision expansionniste ne s’arrête pas là. Trump a également évoqué la possibilité d’annexer d’autres territoires stratégiques comme le canal de Panama et le Groenland, considérant ces derniers comme « indispensables à la sécurité économique des États-Unis ».
Donald Trump a réitéré son ambition de reprendre le contrôle du canal de Panama, qualifié de « ressource vitale pour le commerce mondial ». Depuis des semaines, il fustige l’accord signé en 1977 par Jimmy Carter, lequel a transféré la gestion du canal au Panama en 1999. Trump déplore notamment les tarifs imposés aux navires américains et exige une réduction significative sous peine de recourir à des mesures plus agressives. « Nous avons construit ce canal. Il nous appartient de le contrôler à nouveau si cela devient nécessaire », a-t-il martelé, laissant entendre que des options militaires pourraient être envisagées en dernier recours.
Concernant le Groenland, l’ancien président persiste dans son projet controversé d’acquérir ce territoire autonome du Danemark. « C’est une question de sécurité et d’opportunités économiques. Le Groenland est stratégique, et nous devons envisager toutes les options pour l’intégrer à notre sphère d’influence », a-t-il affirmé. Cette déclaration rappelle ses tentatives avortées en 2019, qui avaient suscité l’indignation des responsables danois.
Donald Trump ne s’est pas contenté de s’en prendre au Mexique et au Groenland. Lors de cette même conférence de presse, il a également exprimé sa volonté d’intégrer le Canada comme 51e État américain. « Pourquoi investissons-nous plus de 200 milliards de dollars par an dans un pays qui dépend autant de nous ? Cela devrait être un État », a-t-il asséné. À ses yeux, la frontière entre les deux pays n’est qu’une « ligne artificielle », et l’intégration du Canada permettrait de consolider la puissance économique et stratégique des États-Unis.
Cette vision géopolitique, où Trump se positionne comme le maître incontesté de la réorganisation mondiale, reflète une stratégie d’expansion économique et d’affirmation de la suprématie américaine. Pour lui, le canal de Panama, le Groenland, et même le Canada sont des territoires légitimes à annexer ou à contrôler, que ce soit par « la force économique » ou par des pressions diplomatiques.
L’approche de Trump, bien que critiquée pour son caractère unilatéral et provocateur, semble s’inscrire dans une logique de recentralisation de l’influence américaine. Toutefois, elle risque de provoquer des tensions internationales, notamment avec le Mexique, le Danemark et le Canada, qui pourraient percevoir ces déclarations comme des menaces directes à leur souveraineté.
Alors qu’il s’apprête à retrouver la Maison Blanche, Trump promet un second mandat marqué par des ambitions territoriales audacieuses et une politique étrangère résolument agressive. Le monde, lui, observe avec appréhension.