Entre le 6 et le 13 décembre 2024, le quartier de Wharf Jérémie, situé dans la commune de Cité Soleil, a été le théâtre d’un des massacres les plus sanglants de l’histoire récente d’Haïti. Selon des informations recueillies par AyiboPost, plus de 300 personnes, majoritairement des personnes âgées, ont été tuées lors d’opérations dirigées par le chef de gang Micanor Altes, connu sous le pseudonyme de « Micanor ».
Les massacres ont commencé dans la nuit du 6 au 7 décembre, sous les ordres de Micanor, membre de la coalition criminelle « Viv Ansanm », dirigée par l’ancien policier Jimmy Cherizier alias Barbecue. Les exactions ont ciblé des personnes accusées de sorcellerie et des témoins présumés d’un massacre précédent, selon le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) et la Fondasyon Je Klere (FJKL) cité par Ayibopost.
Des méthodes de terreur selon l’article d’Ayibopost
Les récits des habitants et des témoins dressent un tableau glaçant des événements :
- Des maisons, abritant femmes enceintes et enfants, incendiées.
- Des victimes enlevées, regroupées, exécutées et brûlées.
- Des adolescents enrôlés de force, comme ce jeune de 17 ans contraint d’assister aux atrocités sous peine de représailles contre sa propre famille.
Un adolescent ayant refusé d’obéir a vu ses proches, y compris un nourrisson, périr dans un incendie criminel.
Les gangs imposent une surveillance stricte sur les communications et les déplacements. Le mercredi 12 décembre, Micanor a organisé une réunion forcée pour intimider les habitants et leur interdire de divulguer des informations sur les massacres. Ceux qui n’obéissaient pas risquaient des sévices corporels ou l’exécution sommaire.
Le massacre a également affecté les infrastructures médicales locales. Un médecin d’un hôpital de Wharf Jérémie déclare : « Nous accueillions jusqu’à 150 patients par jour. Depuis les massacres, seules trois victimes ont osé venir(Ayibopost). »
Malgré la présence d’une force multinationale en Haïti depuis cinq mois pour appuyer la lutte contre les gangs, le gouvernement haïtien, dans un communiqué daté du 9 décembre, s’est contenté de promettre des actions « avec célérité ». Pour Marie Yolène Gilles, militante des droits humains, ces tragédies illustrent l’impunité et l’échec des institutions judiciaires : « L’État banalise le droit à la vie. L’absence de justice alimente ces crimes. »(Ayibopost)
Ces violences s’inscrivent dans une série d’attaques ciblant diverses communautés, notamment les pratiquants vaudous et les homosexuels. Depuis octobre, ces derniers sont pourchassés par les gangs, amplifiant la peur et l’insécurité à Cité Soleil.