Dans une offensive fulgurante, les rebelles syriens ont mis fin à plus de cinquante ans de règne de la famille Assad. Dimanche 8 décembre, la capitale, Damas, est tombée aux mains de la coalition insurgée menée par Hayat Tahrir al-Cham (HTC), marquant un tournant historique pour le pays.
Un effondrement rapide et inattendu
Tout a basculé en quelques jours. Depuis le 27 novembre, les rebelles ont lancé une série d’attaques stratégiques, coupant des routes vitales et prenant le contrôle de grandes villes, comme Alep et Hama. Le 7 décembre, Homs, troisième ville du pays, est tombée, suivie quelques heures plus tard par Damas.
Les forces du régime ont été débordées. Dans la capitale, des tirs en l’air célébraient la chute du pouvoir, tandis que les statues et portraits du clan Assad étaient renversés. Plus de 3 500 prisonniers politiques ont été libérés, et les habitants parlent d’un mélange de soulagement et d’incertitude face à l’avenir.
Bachar al-Assad en fuite
Depuis le début de l’offensive, le président syrien, Bachar al-Assad, reste introuvable. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), il aurait quitté la Syrie en avion, laissant derrière lui un régime en déroute. Son départ marque la fin d’une époque, celle d’un pouvoir bâti sur la peur et la répression.
« Après cinquante ans d’oppression sous le parti Baas, nous annonçons aujourd’hui la fin de cette ère sombre et le début d’une nouvelle ère pour la Syrie », a déclaré la coalition rebelle dans un communiqué, invitant les Syriens en exil à revenir dans une « Syrie libre ».
Un pays en ruines, un futur incertain
La chute du régime n’efface pas les profondes blessures laissées par treize ans de guerre civile. Des centaines de milliers de morts, des millions de déplacés, et une économie dévastée. Le Premier ministre syrien, Mohammad Ghazi al-Jalali, a appelé à une transition pacifique, se disant prêt à collaborer avec le nouveau leadership.
Cependant, des défis colossaux attendent les insurgés. La Russie et l’Iran, principaux alliés du régime, ont dénoncé la prise de pouvoir des rebelles, qualifiée d’acte terroriste. Les tensions entre factions rebelles elles-mêmes et le rôle de groupes extrémistes, comme HTC, suscitent des inquiétudes sur la stabilité future du pays.
Un tournant pour le Moyen-Orient
La chute du régime Assad rebat les cartes dans une région déjà instable. Les voisins de la Syrie, notamment la Turquie et l’Iran, suivront de près l’évolution de la situation. Pour les Syriens, c’est une chance de tourner la page d’un demi-siècle de dictature. Mais cette transition, fragile et incertaine, pose de nombreuses questions.
Alors que le soleil se lève sur une Syrie libre de la dynastie Assad, le chemin vers la paix et la reconstruction s’annonce long et semé d’embûches.