Les bombardements dans la bande de Gaza, une région dévastée par un conflit ayant laissé de profondes cicatrices, ont fait ce vendredi au moins 59 morts, selon les équipes de secours palestiniennes. Parmi les victimes, on comptait des femmes et des enfants, tandis que plus de 150 personnes ont été blessées, dont beaucoup gravement. Ce bilan tragique survient au milieu d’une guerre qui dure depuis plus d’un an entre Israël et le mouvement Hamas, intensifiant une situation humanitaire déjà critique dans l’enclave.
Une journée de dévastation à Gaza
« C’est un jour difficile pour les habitants de Gaza en raison des bombardements constants d’Israël », a déclaré Mahmud Basal, porte-parole de la Défense civile du territoire. Basal a dénoncé les opérations israéliennes comme des massacres, accusant l’armée d’utiliser la lutte contre le Hamas comme prétexte pour attaquer des zones densément peuplées.
De son côté, l’armée israélienne a affirmé avoir atteint « environ 40 sites stratégiques du Hamas », y compris des installations ayant précédemment fonctionné comme des écoles. Cependant, cette déclaration a été reçue avec scepticisme au sein de la communauté internationale et des organisations humanitaires, qui insistent sur la nécessité de protéger la population civile en temps de conflit.
Malgré l’escalade de la violence, le mouvement islamiste Hamas a annoncé la reprise de négociations indirectes avec Israël au Qatar. Ces pourparlers visent à parvenir à un accord garantissant la fin totale des hostilités, le retrait des forces israéliennes de Gaza et le retour des personnes déplacées chez elles.
Jusqu’à présent, Israël n’a pas réagi publiquement à cette annonce, tandis que les tensions entre les deux parties restent élevées. Les négociations précédentes, menées à Doha sous les auspices du Qatar, des États-Unis et de l’Égypte, se sont enlisées en raison d’accusations mutuelles d’entraver le dialogue.
Un conflit qui s’aggrave jour après jour
Le conflit actuel, déclenché après l’attaque surprise du Hamas le 7 octobre 2023, a donné lieu à des chiffres alarmants. Selon les données du ministère de la Santé de Gaza, plus de 45 717 Palestiniens sont morts depuis le début des hostilités, la majorité étant des civils. Ce chiffre inclut les victimes des derniers bombardements, qui continuent d’alourdir le bilan.
De son côté, l’attaque initiale du Hamas sur le territoire israélien a causé la mort de 1 208 personnes, principalement des civils, et a entraîné l’enlèvement de 251 individus. Parmi eux, 96 sont toujours entre les mains du Hamas, dont 59 personnes que l’armée israélienne présume mortes.
Crise humanitaire sous des températures glaciales
L’impact du conflit ne se limite pas au nombre de morts et de blessés. La population déplacée de Gaza fait face à des conditions extrêmes, particulièrement en hiver. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plusieurs personnes vulnérables, y compris des bébés, sont mortes de froid ces dernières semaines.
« Les pluies hivernales et les températures glaciales ont un impact dévastateur sur les Palestiniens déplacés par le conflit », a averti Amy Pope, directrice générale de l’OIM. Le manque d’abris adéquats, ajouté à la destruction massive des infrastructures, laisse des milliers de familles exposées aux intempéries et à l’insécurité constante.
Dimensions régionales du conflit
Le conflit a également dépassé les frontières de Gaza. Ce vendredi, l’armée israélienne a intercepté un missile et un drone lancés depuis le Yémen, revendiqués par les rebelles houthistes, qui affirment agir en solidarité avec les Palestiniens. Bien que le Yémen soit situé à près de 2 000 kilomètres d’Israël, ces attaques soulignent la dimension régionale de la guerre et le risque d’une escalade plus large.
Le ministre de la Défense d’Israël, Israel Katz, a averti de possibles représailles plus intenses si le Hamas poursuit ses attaques contre le territoire israélien. Par ailleurs, trois projectiles lancés depuis Gaza ont frappé le nord d’Israël, augmentant encore les tensions.
Alors que le conflit entre dans sa deuxième année, la communauté internationale fait face au défi de trouver des solutions qui répondent à la fois aux besoins immédiats des civils et aux racines profondes du conflit.
Le nombre croissant de morts, la destruction de foyers et d’infrastructures, et le désespoir des déplacés dessinent un tableau sombre pour Gaza. Avec les négociations au Qatar comme unique lueur d’espoir, le monde observe de près l’issue d’un conflit qui ne touche pas seulement les parties impliquées, mais aussi la stabilité de toute la région.