Gaza : les ONG accusent Israël de génocide

Le 19 décembre, Human Rights Watch (HRW) et Médecins sans Frontières (MSF) ont publié des rapports accablants accusant Israël de commettre un génocide dans la bande de Gaza. Ces allégations, basées sur des enquêtes approfondies, ont été fermement rejetées par Tel-Aviv, relançant un débat international houleux sur les actions militaires israéliennes et la situation humanitaire dans la région.

Des conditions de vie intenables pointées par Human Rights Watch

Dans un rapport de plus de 200 pages, HRW affirme qu’Israël a créé intentionnellement des conditions de vie à Gaza qui mènent à la destruction partielle de la population palestinienne. « Les privations d’accès à l’eau potable et à d’autres ressources essentielles ont probablement causé des milliers de morts parmi les civils », indique l’organisation. Ces actions constitueraient, selon HRW, des crimes contre l’humanité et des actes génocidaires.

Israël a réagi avec véhémence, qualifiant ces conclusions de « mensonges flagrants ». Le ministère israélien des Affaires étrangères accuse HRW de propager une propagande anti-israélienne récurrente. De son côté, le porte-parole adjoint du département d’État américain, Vedant Patel, a reconnu la gravité de la crise humanitaire à Gaza, tout en estimant que le critère juridique pour qualifier ces actions de génocide reste « extrêmement élevé ».

Médecins sans Frontières : des actes de nettoyage ethnique observés

MSF, dans un rapport distinct, souligne des éléments qui s’apparentent à un nettoyage ethnique. Christopher Lockyear, secrétaire général de l’organisation, met en avant des attaques systématiques contre les infrastructures médicales, les établissements de santé et les convois humanitaires. Le rapport documente notamment 41 incidents impliquant des frappes aériennes sur des structures médicales et des tirs directs sur des personnels humanitaires.

« Ce que nous avons observé sur le terrain correspond aux descriptions d’experts internationaux indiquant que des actes génocidaires sont en cours à Gaza », affirme M. Lockyear. Cependant, Israël dément ces accusations, affirmant que ses opérations militaires ciblent uniquement des activités terroristes et qu’il s’efforce de maintenir des infrastructures médicales fonctionnelles.

La réponse israélienne face aux accusations

L’armée israélienne insiste sur ses efforts pour répondre aux besoins humanitaires à Gaza, notamment en matière d’hygiène et d’approvisionnement en eau. Selon un porte-parole militaire, « les infrastructures hydrauliques touchées l’ont été involontairement dans le cadre des opérations contre le Hamas ». Le Cogat, une structure du ministère de la Défense israélien, affirme par ailleurs que trois canalisations d’eau fonctionnent toujours entre Israël et Gaza.

Malgré ces assurances, les rapports des ONG alimentent la controverse. Certains experts considèrent que les actions israéliennes, combinées aux déclarations de responsables politiques, pourraient indiquer une volonté d’éliminer la population de Gaza.

Un bilan humain tragique

Depuis l’offensive lancée le 7 octobre 2023 en réaction à une attaque du Hamas, le bilan humain à Gaza est dramatique. Selon le ministère de la Santé géré par le Hamas, 45 129 personnes ont perdu la vie en 14 mois. Ce chiffre est probablement sous-estimé, selon plusieurs analystes.

Ces accusations surviennent alors que des mandats d’arrêt internationaux ont été émis contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Israël a fait appel de ces décisions, qualifiant ces procédures de « biaisées » et « antisémites ».

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