Côte d’Ivoire : Ouattara annonce la fin de la présence militaire française à Abidjan dès janvier 2025

Après le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Sénégal et le Tchad, les militaires français sont priés de quitter un nouveau pays africain : la Côte d’Ivoire. L’annonce a été faite par le président ivoirien Alassane Ouattara, à l’occasion de son allocution de fin d’année, marquant une étape majeure dans la réorganisation militaire française en Afrique. @mapou_a

La base militaire française située à Port-Bouët, dans la commune d’Abidjan, sera officiellement transférée aux forces armées ivoiriennes dès janvier 2025.

Dans son discours, Alassane Ouattara a salué les progrès réalisés par les forces armées ivoiriennes. « La modernisation de notre armée est désormais une réalité, et nous sommes prêts à assumer pleinement nos responsabilités en matière de défense nationale », a-t-il affirmé. Le camp du 43e BIMA (Bataillon d’Infanterie de Marine), jusqu’alors occupé par les troupes françaises, sera renommé en hommage au Général Ouattara Thomas d’Aquin, premier chef d’état-major de l’armée ivoirienne.

Cette rétrocession s’inscrit dans le cadre d’un retrait progressif des troupes françaises d’Afrique, après une série de tensions avec plusieurs pays. Depuis 2022, la France a été contrainte de retirer ses forces du Mali, du Burkina Faso et du Niger, gouvernés par des régimes hostiles à Paris. Plus récemment, le Sénégal et le Tchad ont également annoncé le départ des militaires français.

Dans ce contexte, la Côte d’Ivoire, traditionnellement perçue comme un allié stable de la France en Afrique de l’Ouest, représente un exemple de transition coordonnée. Jusqu’à présent, environ 1 000 soldats français étaient stationnés au 43e BIMA, jouant un rôle clé dans les opérations régionales contre le terrorisme au Sahel et dans le nord des pays du golfe de Guinée.

Le transfert de la base soulève toutefois des questions sur la capacité des forces ivoiriennes à maintenir la sécurité régionale dans un contexte marqué par la montée des menaces terroristes. La Côte d’Ivoire, bien que moins touchée que ses voisins sahéliens, reste vulnérable aux attaques djihadistes, notamment dans ses régions septentrionales.

En parallèle, le président ivoirien a abordé les enjeux politiques à venir, promettant une élection présidentielle « apaisée, transparente et démocratique » en octobre 2025. À 83 ans, Alassane Ouattara n’a toutefois pas précisé s’il briguerait un quatrième mandat, laissant planer le doute sur ses intentions.

Avec cette rétrocession, la Côte d’Ivoire affirme sa volonté de renforcer son autonomie militaire, tout en demeurant un acteur clé de la stabilité régionale. La fin de la présence militaire française à Abidjan marque ainsi une nouvelle étape dans les relations entre Paris et ses partenaires africains, redéfinies dans un contexte géopolitique en pleine évolution.

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