Haïti : Dépendance de l’élite aux forces et soutiens étrangers – L’appel désespéré de Garry Conille pour une sécurité souveraine

Dans un contexte de crise sécuritaire aiguë en Haïti, les récentes déclarations du Premier ministre Garry Conille soulignent un problème profond : la dépendance totale de l'élite haïtienne envers l’aide étrangère pour garantir la sécurité nationale. Samedi 2 novembre 2024, lors d’un forum citoyen, Conille a exprimé son mécontentement face à l’inefficacité de l’aide internationale en matière de sécurité et au refus des puissances étrangères de fournir des équipements militaires essentiels au pays pour affronter les gangs et la violence urbaine.

Dans un contexte de crise sécuritaire aiguë en Haïti, les récentes déclarations du Premier ministre Garry Conille soulignent un problème profond : la dépendance totale de l’élite haïtienne envers l’aide étrangère pour garantir la sécurité nationale. Samedi 2 novembre 2024, lors d’un forum citoyen, Conille a exprimé son mécontentement face à l’inefficacité de l’aide internationale en matière de sécurité et au refus des puissances étrangères de fournir des équipements militaires essentiels au pays pour affronter les gangs et la violence urbaine.

Une critique acerbe de l’aide internationale

Le Premier ministre haïtien ne mâche pas ses mots : pour lui, l’aide internationale est à la fois insuffisante et inadaptée. Depuis son entrée en fonction, Conille affirme avoir cherché à alerter la communauté internationale sur la précarité de la situation sécuritaire, soulignant que les moyens alloués ne permettent pas de sortir de cette crise. « Depuis mon arrivée, j’ai dit que la qualité et la quantité de l’aide ne suffiront pas », a-t-il déclaré.

Conille a particulièrement critiqué l’approche de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS), qui, selon lui, n’a pas tenu ses promesses. Alors qu’on lui avait assuré la présence de 2 500 agents pour renforcer les forces locales, il n’en a reçu que 400, déplorant l’absence de soutien concret pour rebâtir une armée nationale.

Une élite passive face à une dépendance inquiétante

Les déclarations du Premier ministre mettent en lumière la posture passive de l’élite haïtienne, qui ne semble compter que sur l’aide internationale pour la sécurité intérieure. Plutôt que de chercher des solutions autonomes et de renforcer les capacités nationales, cette élite préfère s’en remettre aux États-Unis et à d’autres alliés étrangers. Ce choix limite gravement la souveraineté du pays, rendant Haïti vulnérable aux caprices des relations diplomatiques.

« Il y a des équipements d’intelligence sophistiqués que nous avons demandés pour la Police Nationale Haïtienne (PNH), mais qui nous sont refusés, car ils sont réservés aux armées régulières« , déclare Conille. Ce manque d’équipements modernes, comme des drones et des hélicoptères, empêche Haïti de mener une lutte efficace contre les gangs armés.

Un appel désespéré pour une mobilisation internationale

Garry Conille a multiplié les démarches diplomatiques, envoyant des émissaires au Brésil, en Belgique et se rendant lui-même aux États-Unis. Il a également sollicité des alliés en Amérique centrale et du Sud, plaidant pour un soutien comparable à celui fourni à d’autres pays en crise. « Les enfants d’Haïti méritent autant d’attention que les enfants ukrainiens« , a-t-il lancé, soulignant l’inégalité flagrante de traitement.

Haïti : une sécurité entre les mains de l’étranger

Malgré quelques progrès en termes d’équipement, la sécurité en Haïti reste précaire et repose encore largement sur la bienveillance internationale. « La PNH est mieux équipée aujourd’hui, mais ce n’est pas suffisant« , concède Conille, ajoutant que la nation a besoin de drones plus sophistiqués pour répondre aux menaces actuelles. Sans cette aide, Haïti semble condamné à dépendre des puissances étrangères, ce qui met en lumière l’incapacité de l’élite haïtienne à bâtir une défense autonome.

Cette dépendance à l’égard de l’aide étrangère soulève des questions sur la capacité de l’élite haïtienne à assumer la responsabilité de la sécurité nationale. À l’heure où le pays est confronté à des défis majeurs, l’élite semble avant tout compter sur les soutiens extérieurs, plutôt que de chercher à construire une solution durable et indépendante.

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