Ce soir, le quartier de Sarthe, situé en périphérie de la capitale haïtienne, a été le théâtre d’une nouvelle attaque violente. Les hommes de main du chef de gang Jeff Canaan ont fait irruption, provoquant une panique généralisée parmi les habitants. En ciblant et incendiant des maisons appartenant à des policiers, ces actes de représailles visent à intimider les forces de l’ordre. Les flammes ont réduit en cendres les demeures de plusieurs familles, aggravant un climat de terreur qui ne cesse de se propager dans les quartiers populaires de Port-au-Prince.
Une Insécurité Endémique : Les Gangs Débordent les Forces de l’Ordre
Depuis plusieurs années, la situation sécuritaire en Haïti se détériore à un rythme alarmant, notamment dans la capitale où les gangs armés, comme celui de Jeff Canaan, multiplient les attaques. Malgré les tentatives de répression, les forces de l’ordre semblent dépassées par l’ampleur de la violence. Cette incapacité à freiner l’influence des bandes criminelles fragilise davantage un pays déjà en proie à une instabilité chronique. Les quartiers populaires, laissés à eux-mêmes, deviennent des zones de non-droit où les gangs imposent leur loi, poussant les familles à fuir.
Les Enfants en Première Ligne de la Crise
Cette insécurité omniprésente a des conséquences désastreuses sur la population, en particulier sur les enfants. Selon les chiffres de l’ONU, plus de 300 000 enfants n’ont pas pu accéder à l’éducation depuis le début de l’année en raison de la violence croissante des bandes armées. Cette situation ne fait qu’aggraver la crise sociale, déjà marquée par des niveaux alarmants de pauvreté et de chômage.
Mme Virginia Gamba, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour les enfants et les conflits armés, a tiré la sonnette d’alarme sur l’impact dramatique de cette crise. En 2024, les violences sexuelles à l’encontre des enfants ont grimpé de 1 000 % par rapport à l’année précédente, un chiffre qui illustre la brutalité de la situation. Les gangs recrutent de plus en plus de mineurs, les utilisant comme soldats ou messagers, les exposant à des dangers inimaginables et violant leurs droits fondamentaux.