Le président français, Emmanuel Macron, a abordé la question de la dette de l’indépendance, et non le président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Leslie Voltaire, qui a simplement confirmé cette information lors d’une interview sur TV5 Monde. Selon Voltaire, Macron devrait faire une annonce à ce sujet le 17 avril prochain. Par ailleurs, lors de cet entretien, Voltaire a accusé Michel Martelly d’être à l’origine de la prolifération des gangs en Haïti afin de conserver le pouvoir. Il a également validé les informations de #Metronome concernant l’organisation des élections générales en Haïti, fixées au 15 novembre 2025, ainsi que la tenue d’un référendum constitutionnel prévue pour le 11 mai 2025, selon un document du Conseil Électoral Provisoire (CEP).
Le 1ᵉʳ janvier 1804, Haïti, par une révolte d’esclaves, arrachait son indépendance à la France, devenant ainsi la première nation noire libre du monde moderne. Cependant, cette émancipation a eu un coût exorbitant. En 1825, sous la menace d’une invasion militaire, Haïti a été contrainte d’accepter une « double dette » imposée par la France. Cette dette initiale de 150 millions de francs-or, destinée à indemniser les anciens colons pour la perte de leurs « biens », incluant les esclaves, a plongé le jeune État dans une spirale d’endettement et de pauvreté. Pour honorer ces paiements, Haïti a dû contracter des emprunts auprès de banques françaises, ajoutant des intérêts aux remboursements déjà insoutenables. Cette situation a entravé le développement économique du pays pendant plus d’un siècle, le privant de ressources essentielles pour son infrastructure et son bien-être social.
Au fil des décennies, cette dette a été un fardeau écrasant pour Haïti, limitant sa capacité à investir dans des secteurs cruciaux tels que l’éducation, la santé et les infrastructures. Les conséquences de cette dette se font encore sentir aujourd’hui, contribuant à la situation économique difficile du pays.
En septembre 2024, lors d’une visite à Montréal, le président français Emmanuel Macron a été interpellé par l’écrivain canadien Yves Engler au sujet de cette dette historique. Engler a demandé à Macron quand la France rembourserait cette « dette d’indépendance ». Visiblement mal à l’aise, Macron n’a pas répondu directement et a été rapidement escorté par son service de sécurité.
Cette question a aussi été abordé lors de la 79ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York par Edgard Leblanc Fils, président du Conseil présidentiel de transition d’Haïti. Il a dénoncé la « rançon imposée sous la menace » qui a plongé Haïti dans un cycle d’appauvrissement dont il peine encore à sortir. Leblanc Fils a appelé à la reconnaissance de cette injustice historique et a demandé des réparations justes pour libérer Haïti des « chaînes invisibles » du passé.
Ces événements ont ravivé le débat sur la responsabilité de la France dans la situation actuelle d’Haïti et sur la nécessité de réparations pour cette dette imposée. La question reste ouverte et continue de susciter des discussions au sein de la communauté internationale.
En novembre 2024, le président Emmanuel Macron a critiqué le Conseil présidentiel de transition d’Haïti pour avoir limogé le Premier ministre en place, qualifiant cette décision de « complètement con ». Ces propos ont été perçus comme offensants par le gouvernement haïtien, qui a convoqué l’ambassadeur de France pour exprimer son mécontentement.
Cette tension diplomatique souligne la complexité des relations franco-haïtiennes, marquées par un passé colonial douloureux et des enjeux politiques actuels. La question de la dette de l’indépendance reste un sujet sensible, symbolisant les injustices historiques subies par Haïti et les défis persistants dans ses relations avec la France.
En janvier 2025, Leslie Voltaire, président du Conseil présidentiel de transition d’Haïti, a annoncé lors d’une interview que les élections générales tant attendues dans le pays étaient prévues pour novembre 2025. Cette annonce marque une étape importante dans le processus de transition politique en Haïti, offrant une lueur d’espoir pour une stabilité future.
La situation en Haïti demeure complexe, avec des défis économiques, politiques et sociaux persistants. La reconnaissance des injustices historiques, telles que la dette de l’indépendance, et les efforts pour y remédier pourraient jouer un rôle crucial dans le soutien au développement et à la stabilité du pays.
La communauté internationale suit de près ces développements, consciente de l’importance d’un soutien soutenu et d’une coopération pour aider Haïti à surmonter ses défis actuels et à construire un avenir plus prospère et stable.
Les discussions sur la dette de l’indépendance et les relations franco-haïtiennes continueront probablement à évoluer, avec des implications potentielles pour la politique internationale et les efforts de justice historique.
Il est essentiel de reconnaître l’impact durable de ces événements historiques sur la situation actuelle d’Haïti et de travailler ensemble pour trouver des solutions qui honorent la résilience du peuple haïtien et soutiennent son chemin vers un avenir meilleur.
La route vers la justice et la réparation est longue, mais avec un engagement sincère et une collaboration internationale, il est possible de faire des progrès significatifs pour le peuple haïtien.
Les prochaines élections en novembre 2025 représentent une opportunité cruciale pour Haïti de renforcer sa démocratie et de progresser vers une gouvernance plus stable et inclusive.
La communauté internationale, y compris la France, a un rôle important à jouer en soutenant Haïti dans ce processus, en reconnaissant les erreurs du passé et en contribuant à des initiatives qui favorisent le développement durable et la justice sociale.
La reconnaissance de la dette de l’indépendance et la mise en œuvre de mesures de réparation pourraient ouvrir la voie à une nouvelle ère de relations entre Haïti et la France, fondée sur le respect mutuel, la coopération et un engagement commun envers un avenir meilleur pour tous.