Haïti : Intensification de la crise sécuritaire, l’aéroport principal paralysé par la violence des gangs

Le 11 novembre 2024, la crise sécuritaire en Haïti a franchi un nouveau cap avec une attaque armée contre un avion de ligne de la compagnie américaine Spirit Airlines, en approche de l’aéroport international Toussaint Louverture à Port-au-Prince. L’appareil, en provenance de Fort Lauderdale en Floride, a été touché par plusieurs tirs d’arme à feu avant d’être dérouté vers Santiago, en République dominicaine. Spirit Airlines a confirmé qu’un passager a été légèrement blessé et que des preuves de dommages causés par les balles ont été découvertes lors de l’inspection de l’appareil.

Suspension des vols et paralysie aéroportuaire

À la suite de cet incident, toutes les compagnies aériennes commerciales et de fret ont suspendu leurs vols vers Haïti « jusqu’à nouvel ordre, » en raison des risques élevés pour la sécurité des passagers et des équipages. Un avion de JetBlue, également en route vers Port-au-Prince depuis Fort Lauderdale, a fait demi-tour dès l’annonce de l’attaque. Les mesures de sécurité ont également poussé plusieurs compagnies à rediriger leurs vols vers la République dominicaine, ajoutant un nouvel isolement à ce pays déjà en crise.

Une violence incontrôlable après la révocation du Premier ministre

L’attaque intervient dans un contexte de forte agitation politique et d’escalade de la violence à Port-au-Prince. Le Conseil présidentiel de transition (CPT) a récemment révoqué le Premier ministre Garry Conille, provoquant des vagues de violences dans la capitale. Les gangs, qui exercent un contrôle croissant sur de nombreux quartiers, ont intensifié leurs affrontements armés, accentuant l’insécurité et paralysant encore davantage la capitale. Trois membres du CPT font l’objet d’accusations de corruption, exacerbant la crise de légitimité au sommet de l’État.

La communauté internationale en alerte

L’ambassade des États-Unis en Haïti a émis une alerte, conseillant à ses ressortissants d’éviter tout déplacement non essentiel autour de l’aéroport et dans les zones sous tension à Port-au-Prince. Les services consulaires sont limités et les moyens d’assistance aux citoyens américains réduits, reflétant la gravité de la situation sur place.

Un ciel haïtien devenu dangereux

Ce n’est pas la première fois que l’aviation civile devient une cible dans l’espace aérien haïtien. Le mois dernier, un hélicoptère des Nations Unies a été pris pour cible par des tirs de gangs, poussant les compagnies aériennes à suspendre temporairement leurs vols. Cette attaque récente renforce les craintes d’une détérioration continue de la sécurité dans les airs, risquant de couper davantage le pays des vols commerciaux essentiels pour le transport de biens et de personnes.

Des appels à l’aide internationale et des solutions locales en attente

Face à cette montée de violence, les autorités haïtiennes ont lancé des appels à l’aide internationale pour tenter de rétablir la sécurité, mais la réponse reste limitée. Les multiples tentatives de stabilisation, soutenues par des organisations régionales et des pays alliés, peinent à endiguer l’influence des gangs qui continuent de semer la terreur dans la capitale.

L’espoir d’un retour à la normale s’amenuise

Pour les citoyens haïtiens et les voyageurs, la perspective d’une reprise rapide des activités aériennes reste incertaine. La situation actuelle fait craindre un isolement prolongé, avec des conséquences dramatiques pour l’économie et l’accès aux biens essentiels. La crise politique et sécuritaire en Haïti appelle des solutions immédiates et concertées pour éviter une dégradation irréversible de la situation humanitaire et économique du pays.

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