Mardi 21 janvier, après l’attaque du lundi 20 janvier contre un véhicule blindé appartenant à l’ambassade des États-Unis, ce 21 janvier une autre a visé deux véhicules du consulat général de l’Inde sur la route de l’aéroport de Port-au-Prince
Ce lundi 20 janvier, un gang armé a ouvert le feu sur un véhicule blindé appartenant à l’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince. L’attaque, survenue dans une zone où les gangs opèrent en toute impunité, a blessé un employé de l’ambassade, un jardinier qui se rendait à son lieu de travail.
Le blessé a été rapidement transporté dans un établissement médical, où son état est jugé stable. Cet incident s’inscrit dans une série d’agressions récentes qui illustrent l’escalade de la violence des gangs en Haïti.
Selon des sources proches de l’enquête, le gang a utilisé des fusils capables de perforer les véhicules blindés. L’attaque a eu lieu dans une ruelle étroite entre l’ambassade et le complexe résidentiel du personnel. La configuration du terrain, couplée à la capacité des gangs à exploiter des points vulnérables, met en évidence les défis sécuritaires auxquels font face les diplomates étrangers en Haïti.
Un porte-parole du Département d’État américain a confirmé l’incident, soulignant que la sécurité du personnel gouvernemental reste une priorité absolue. Bien qu’aucune information précise sur les ajustements de sécurité n’ait été partagée, le porte-parole a fermement condamné la montée de la violence perpétrée par les gangs à Port-au-Prince.
Ce n’est pas la première fois que des actifs diplomatiques américains sont visés. En octobre dernier, deux véhicules blindés de l’ambassade des États-Unis, dont celui du chef de mission, avaient été attaqués par des gangs. Les assaillants avaient brisé les vitres et endommagé le pare-brise, sans faire de blessés. Ces agressions avaient coïncidé avec des opérations anti-gangs menées par la police haïtienne.
Face à ces menaces croissantes, l’ambassade américaine avait évacué une partie de son personnel non essentiel, soulignant l’aggravation de l’insécurité dans le pays.
Les gangs haïtiens, devenus plus audacieux et mieux organisés, continuent de semer le chaos. Leur influence s’étend bien au-delà de Port-au-Prince, touchant également des zones rurales comme Gros Morne dans la région de l’Artibonite. Ces derniers jours, un massacre signalé dans cette région a mobilisé les forces de police, bien que les détails restent flous.
Selon les Nations Unies, la violence des gangs a causé la mort de plus de 5 600 personnes en 2024, tout en forçant le déplacement de plus d’un million de résidents. Les gangs ne se limitent pas aux affrontements armés : ils pillent des hôpitaux, incendient des commerces, et paralysent les infrastructures vitales, notamment les ports et les aéroports.
Samedi dernier, un contingent de 217 policiers kenyans est arrivé en Haïti pour renforcer la Mission multinationale de soutien à la sécurité, dirigée par le Kenya. Malgré ces renforts, la lutte contre les gangs reste un défi colossal pour les autorités haïtiennes et la communauté internationale.
La Mission, bien que soutenue par les Nations Unies, n’a pas encore réussi à endiguer la violence. Le Conseil de sécurité des Nations Unies doit se réunir pour évaluer la situation et explorer la possibilité d’une mission de maintien de la paix. Toutefois, cette initiative nécessiterait le soutien de la Chine et de la Russie, deux membres permanents du Conseil disposant d’un droit de veto, qui se montrent jusqu’à présent réticents.
L’instabilité en Haïti a également des répercussions sur la scène internationale. La montée en puissance des gangs coïncide avec un climat diplomatique tendu. L’administration américaine, qui avait soutenu l’intervention kényane sous Biden, devra clarifier sa position sous Donald Trump. Des figures comme Marco Rubio, nommé secrétaire d’État, critiquent ouvertement les efforts de la communauté internationale pour stabiliser Haïti.
Mardi 21 janvier, une autre attaque a visé deux véhicules du consulat général de l’Inde sur la route de l’aéroport de Port-au-Prince. L’incident, survenu à moins de 24 heures de l’agression contre le véhicule américain, a blessé deux chauffeurs et la fille du consul. Les victimes, hospitalisées, sont heureusement hors de danger.