Haïtiens en République Dominicaine : maltraités, sans défense, et abandonnés par leurs autorités

Trois cent trente trois (333) Haïtiens ont été arrêtés ce 30 novembre par la Direction Générale des Migrations Dominicaine selon @ListinDario, la situation des Haïtiens en République dominicaine illustre tragiquement l’abandon de toute une population par ses dirigeants. Entre maltraitances, déportations brutales, et un silence assourdissant des autorités haïtiennes, les ressortissants haïtiens subissent une violence institutionnelle sur deux fronts : d’un côté, les abus des forces dominicaines ; de l’autre, l’inaction et les scandales qui gangrènent le gouvernement haïtien.

Déportations massives et conditions inhumaines

Les chiffres sont accablants. Rien qu’en quatre jours, plus de 1 700 Haïtiens ont été déportés de la République dominicaine. Parmi eux, des femmes enceintes et des enfants, expulsés dans des conditions qui bafouent les droits fondamentaux des migrants et les conventions internationales. Ces opérations, menées par la Direction Générale des Migrations (DGM) dominicaine avec la participation de forces militaires et policières, témoignent d’un acharnement systématique contre les Haïtiens en situation irrégulière.

Les récits font état d’arrestations massives, parfois accompagnées de brutalités, et de détentions dans des centres où les conditions sont souvent indignes. Les migrants, après avoir été enregistrés biométriquement, sont renvoyés en Haïti, un pays plongé dans un chaos politique et sécuritaire.

L’indifférence complice des autorités haïtiennes

Face à ces abus, les autorités haïtiennes brillent par leur silence et leur inaction. Aucun plan clair n’est proposé pour protéger les droits de leurs citoyens à l’étranger ou pour négocier des accords bilatéraux visant à encadrer ces déportations. Pendant que les Haïtiens en République dominicaine subissent des maltraitances, leurs dirigeants sont empêtrés dans des luttes internes et des scandales.

La corruption présumée à la tête de la Direction Générale des Impôts (DGI) et l’affaire entourant la Banque Nationale de Crédit (BNC) monopolisent les discussions. Pendant ce temps, les besoins urgents de la population, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, sont relégués au second plan.

Le désintérêt pour le sort des migrants est symptomatique d’un État en crise profonde. En Haïti, les routes nationales #2 et #3, essentielles pour la circulation des biens et des personnes, sont bloquées par l’insécurité ou l’effondrement des infrastructures. Des gangs imposent des taxes aux chauffeurs, et les régions du Sud et du Nord se retrouvent isolées, exacerbant les souffrances économiques.

Cette paralysie est aggravée par un exécutif incapable de répondre aux priorités nationales. Les forces de l’ordre peinent à contenir l’insécurité grandissante, et les institutions publiques restent absentes, laissant les citoyens à la merci des gangs et des crises multiples.

La situation des Haïtiens en République dominicaine et celle de la population en Haïti sont deux faces d’une même médaille : l’abandon par un État dysfonctionnel. Protéger les droits des migrants, restaurer la sécurité intérieure, et prioriser les infrastructures essentielles doivent devenir des priorités absolues pour tout gouvernement qui aspire à rétablir un semblant d’ordre et de dignité.

En attendant, les Haïtiens, qu’ils soient en exil ou sur leur propre sol, continuent de souffrir en silence, pris au piège d’un système qui semble les avoir définitivement oubliés.

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