La fortune des milliardaires atteint des sommets historiques en 2024 : un rapport alarmant d’Oxfam

Alors que le Forum économique mondial (WEF) s’ouvre à Davos, l’ONG Oxfam publie un rapport saisissant sur l’évolution des richesses des ultra-riches. Selon l’étude révélée ce lundi 20 janvier 2025, la fortune des milliardaires a connu une augmentation sans précédent en 2024. Ce contexte intervient alors que Donald Trump s’apprête à entamer un nouveau mandat présidentiel, suscitant des débats intenses sur les inégalités croissantes.

Selon le rapport d’Oxfam, les milliardaires ont vu leur richesse augmenter de 2 000 milliards de dollars en 2024, atteignant un total de 15 000 milliards de dollars. Cette progression représente une croissance trois fois plus rapide qu’en 2023, avec une moyenne de 5,7 milliards de dollars gagnés chaque jour. Fait marquant, quatre personnes sont devenues milliardaires chaque semaine au cours de l’année.

La composition des fortunes reste également source de polémiques. L’ONG dénonce une concentration économique alimentée par des héritages (60 %), des monopoles et des privilèges systémiques. « Les ultra-riches manient l’art de prendre sans entreprendre », fustige Amitabh Behar, directeur général d’Oxfam.

Alors que les milliardaires continuent de s’enrichir, les chiffres sur la pauvreté mondiale montrent une stagnation alarmante. Selon la Banque mondiale, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté reste quasi inchangé depuis 1990. À mesure que les grandes fortunes se multiplient, Oxfam souligne l’écart croissant entre les riches et les pauvres. « Ce n’est pas simplement une question de richesse, mais de pouvoir. Leur influence grandissante sur les politiques publiques et économiques renforce un modèle oligarchique », explique Amitabh Behar.

L’élection de Donald Trump à la présidence américaine est perçue comme un catalyseur pour les ultra-riches. Son rapprochement avec Elon Musk, le PDG de Tesla et SpaceX, incarne cette dynamique. Musk, l’homme le plus riche du monde, a non seulement soutenu Trump durant sa campagne, mais a également été nommé à la tête d’un nouveau ministère de l’Efficacité gouvernementale, un poste qu’il partagera avec Vivek Ramaswamy, ancien candidat républicain.

Cette situation soulève des inquiétudes majeures. Les liens de Musk avec des secteurs stratégiques, notamment l’aérospatial et les technologies numériques, ainsi que sa position à la tête de X (anciennement Twitter), suscitent des accusations de conflits d’intérêts. Musk est accusé d’utiliser son réseau social pour influencer les politiques intérieures et étrangères des États-Unis.

En marge de l’ouverture du Forum économique mondial, des manifestations ont éclaté dans la station de ski suisse. Des slogans tels que « Taxez les riches » et « La ferme et paye des impôts ! » étaient visibles parmi les protestataires. Ces revendications reflètent les recommandations d’Oxfam, qui appelle à une fiscalité plus équitable pour réduire les inégalités.

Le rapport insiste sur la nécessité de traquer les paradis fiscaux et de garantir que les milliardaires paient leur juste part d’impôts. Actuellement, la moitié des milliardaires mondiaux vivent dans des pays qui n’imposent aucun droit de succession, facilitant ainsi l’accumulation de richesses. Oxfam recommande de taxer les héritages pour limiter les disparités à long terme.

La concentration des richesses est également alimentée par des pratiques d’optimisation fiscale. Les milliardaires et les grandes entreprises exploitent des légalités complexes pour réduire leurs contributions fiscales. En dépit des efforts internationaux pour renforcer la transparence financière, ces pratiques persistent.

Oxfam plaide pour une coopération internationale accrue afin de combattre l’évasion fiscale. Parmi les mesures proposées figurent des sanctions pour les pays qui abritent des paradis fiscaux et l’imposition de taxes minimales mondiales sur les entreprises.

La croissance exponentielle des fortunes des milliardaires n’est pas sans conséquences pour l’économie mondiale. Les inégalités extrêmes freinent la croissance économique, exacerbent les tensions sociales et alimentent l’instabilité politique. Oxfam met en garde contre un état de fragilité structurelle, où une minorité d’individus détient un pouvoir disproportionné.

Le rapport souligne que les femmes et les populations vulnérables sont les plus touchées par les inégalités économiques. Les coupes budgétaires dans les services publics, combinées à l’augmentation du coût de la vie, aggravent leur situation. Une redistribution équitable des richesses pourrait réduire ces inégalités et améliorer la résilience des économies locales.

Oxfam appelle les gouvernements à prendre des mesures audacieuses pour inverser cette tendance. Parmi les initiatives proposées figurent :

  • La mise en place de taux d’imposition progressifs sur les revenus et les patrimoines.
  • L’instauration de droits de succession significatifs pour freiner la transmission excessive de richesses.
  • L’investissement accru dans les services publics, notamment l’éducation et la santé.

Le retour de Donald Trump à la présidence soulève toutefois des questions sur la volonté des États-Unis de s’engager dans ces réformes. Son administration précédente avait réduit les impôts pour les entreprises et les particuliers les plus riches, contribuant à l’augmentation des inégalités.

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