Le cabinet ministériel du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé est officiellement formé. L’arrêté doit être publié ce vendredi, mais les premiers détails sur la composition de ce gouvernement font déjà parler d’eux. Les citoyens de Port-au-Prince, plongés dans l’insécurité et les flammes, voient ce remaniement avec un mélange de scepticisme et de lassitude. En effet, plusieurs noms bien connus de la scène politique sont reconduits, suscitant des doutes sur une réelle volonté de changement.
Les Visages Inchangés d’un Gouvernement Fatigué
Parmi les ministres qui restent en place, on retrouve des figures déjà controversées et critiquées pour leur gestion passée :
- Ketleen Florestal (Ministère de la Planification et de la Coopération Externe)
- Raphael Hosty (Travaux Publics, Transports et Communications)
- Vernet Joseph (Agriculture, Ressources Naturelles et Développement Rural)
- James Monazard (Commerce et Industrie)
- Moise Jean Pierre Fils (Environnement)
- Georges Wilbert Franck (Affaires Sociales et Travail)
- Lynn Octavius (Jeunesse, Sports et Action Civique)
- Augustin Antoine (Éducation Nationale et Formation Professionnelle)
Ces ministres reconduits sont ceux-là mêmes qui, selon de nombreux observateurs, ont souvent été perçus comme déconnectés des réalités de terrain, alors que l’insécurité croît et que les infrastructures du pays restent en lambeaux. La continuité semble primer sur le renouveau, ce qui pousse certains à parler d’un simple « copier-coller » de l’administration précédente.
Des Nouveaux Visages, Mais Pour Quelle Différence ?
Le cabinet compte également de nouveaux membres, une tentative évidente pour insuffler un vent de changement :
- Paul Antoine Bien-aimé (Intérieur et Collectivités Territoriales)
- Alfred Metellus (Économie et Finances)
- Patrick Pelissier (Justice et Sécurité Publique)
- Harvel Jean Baptiste (Affaires Étrangères et Cultes)
- Dr Lorté Blema (Santé Publique et Population)
- Erick Dessources (Tourisme)
- Jean Michel Moise (Défense)
- Pedrica St-Jean (Condition Féminine et Droits des Femmes)
- Katia Verdier (Haïtiens Vivant à l’Étranger)
- Patrick Delatour (Culture et Communication)
Ces nouveaux venus pourront-ils faire la différence dans un pays où la population se sent de plus en plus abandonnée ? La nomination de Patrick Pelissier à la Justice est particulièrement attendue alors que la sécurité est devenue une priorité nationale. Mais les Port-au-Princiens, qui ont vécu des nuits de terreur sous les tirs nourris des gangs, doutent que ces changements ministériels suffisent à ramener la stabilité.
Un Gouvernement Lourd de Promesses Inabouties
Dans un contexte où la violence armée ravage Port-au-Prince et où les habitants se réfugient en désespoir de cause devant la résidence de figures politiques, ce nouveau cabinet apparaît déjà comme une tentative désespérée de donner une nouvelle image à un gouvernement dont les promesses de sécurité restent vaines. La fameuse condamnation des actes de violence par le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé ne rassure plus personne.
Avec la reconduction des mêmes ministres et l’entrée en scène de nouvelles figures qui n’ont encore rien prouvé, beaucoup se demandent si ce remaniement n’est qu’une façade. Pour l’instant, c’est toujours la population qui continue de payer le prix fort, pendant que les promesses de paix et de sécurité résonnent comme des échos vides dans une capitale dévastée.
Un Arrêté pour un Avenir Flou
Alors que l’arrêté officiel doit être publié ce vendredi, la nomination de ce cabinet soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Pour de nombreux habitants de Port-au-Prince, il s’agit une fois de plus d’un spectacle politique, d’une énième tentative de faire croire que des changements vont enfin se produire. En attendant, la population vit toujours dans la peur, et les détonations d’armes automatiques continuent d’accompagner leurs nuits.
Le Changement N’attendra Pas l’Arrêté
Tandis que le gouvernement se prépare à officialiser ses nominations, les habitants de la capitale n’ont pas besoin d’un nouveau cabinet, mais d’une sécurité tangible, d’actions concrètes et d’une véritable volonté politique de rétablir l’ordre. Tant que ces attentes resteront insatisfaites, les « nouveaux » ministres ne seront que des noms sur du papier, loin des réalités brûlantes du terrain.