En Bolivie, la question de la rééligibilité d’Evo Morales revient sur le devant de la scène politique alors que le Tribunal Constitutionnel (TC) vient de trancher : l’ancien président ne pourra pas se présenter aux élections de 2025. Cette décision, conforme à un précédent jugement de décembre 2023, réaffirme que les mandats présidentiels en Bolivie sont limités à deux, empêchant ainsi Morales de briguer un nouveau mandat.
La décision du Tribunal : fin de la voie présidentielle pour Evo Morales
Le jugement du Tribunal Constitutionnel stipule que le « droit de mandat » est restreint à deux périodes, consécutives ou non, et exclut toute possibilité d’un troisième mandat. Cette décision a été émise en réponse à la demande d’un parlementaire cherchant à clarifier la constitutionnalité de la candidature de Morales. Cette restriction exclut Morales de la course présidentielle, malgré les vifs débats autour de sa potentielle candidature pour 2025.
Tensions internes au sein du parti MAS entre Morales et Arce
En parallèle, la lutte d’influence entre Evo Morales et l’actuel président, Luis Arce, continue de diviser le parti du Mouvement vers le socialisme (MAS). Morales, qui a gouverné le pays de 2006 à 2019, et Arce, son ancien ministre de l’Économie, se disputent la mainmise sur le parti et l’investiture présidentielle. Bien qu’Arce n’ait pas encore déclaré officiellement son intention de se représenter, ses partisans espèrent qu’il se positionnera pour un nouveau mandat, face à Morales qui accuse la justice d’être instrumentalisée pour l’écarter.
Les antécédents juridiques et politiques de Morales : un parcours controversé
Morales a commencé son parcours présidentiel en 2006 et a été réélu en 2010. En 2013, un amendement constitutionnel lui a permis de briguer un troisième mandat pour 2015-2020, malgré les accusations d’illégalité lancées par l’opposition. Poursuivant sur cette lancée, Morales a même obtenu du pouvoir judiciaire que la réélection soit reconnue comme un « droit humain », lui permettant de postuler pour un quatrième mandat en 2020. Cependant, des accusations de fraude électorale ont déclenché une vague de manifestations, le contraignant à démissionner en novembre 2019. Morales, aujourd’hui âgé de 65 ans, n’a pas encore réagi officiellement à cette nouvelle décision mais persiste à dénoncer des manœuvres pour bloquer sa candidature.
L’impact de cette décision sur les élections de 2025 et le paysage politique bolivien
La décision du Tribunal Constitutionnel aura des répercussions majeures sur les élections de 2025, où les sièges du Congrès seront également renouvelés. Elle pourrait également redéfinir l’avenir politique de Morales, autrefois l’un des leaders les plus influents d’Amérique latine, tout en consolidant la position de Luis Arce en tant que candidat du parti au pouvoir. Cette situation polarise davantage la société bolivienne, déjà marquée par des divisions idéologiques profondes.
La décision de la justice bolivienne d’interdire la candidature d’Evo Morales constitue un tournant majeur pour le paysage politique du pays. Ce jugement clarifie la limite des mandats en Bolivie et pourrait bien mettre fin aux ambitions présidentielles de Morales, tout en renforçant la dynamique interne du parti MAS. Alors que les Boliviens s’apprêtent à voter en 2025, cette exclusion d’une figure emblématique comme Morales redessine le futur politique du pays.