Lors de la réunion annuelle des ambassadeurs de France, ce lundi 6 janvier, le président Emmanuel Macron a tenu à défendre les actions militaires de la France en Afrique tout en adoptant un ton critique envers certains dirigeants africains. Il a déclaré que la France avait « eu raison » d’intervenir militairement sur le continent, notamment au Sahel, pour lutter contre le terrorisme depuis 2013. Cependant, il a souligné un manque de reconnaissance de la part des responsables africains : « Les dirigeants ont oublié de nous remercier. »
Avec une pointe d’ironie, il a ajouté : « Ce n’est pas grave, cela viendra avec le temps. » Pour Macron, le retrait de la France de plusieurs pays africains ne signifie pas une perte d’influence. « Non, la France ne recule pas en Afrique. Elle fait preuve de lucidité et se réorganise », a-t-il affirmé, insistant sur le fait que cette décision reflète une volonté d’adaptation face aux nouveaux enjeux.
Une décennie d’interventions militaires
Depuis 2013, les forces françaises ont été engagées au Sahel à travers les opérations Serval puis Barkhane, visant à contrer les groupes djihadistes affiliés à Al-Qaida et à l’État islamique que des pays d’Afrique l’accusent de financer et armer. Cependant, entre 2022 et 2023, elles ont dû se retirer du Mali, du Burkina Faso et du Niger, des pays où des autorités militaires se sont installées au pouvoir avec une forte approbation popualire.
« Si nous sommes partis, c’est parce que ces États souverains nous avaient invités, et ces coups d’État ont changé la donne », a rappelé Emmanuel Macron. Il a fermement rejeté l’idée d’une présence française au service de régimes issus de putschs. « Nous ne sommes pas là pour être les soutiens de putschistes. Le dialogue avec l’Afrique ne peut pas se laisser enfermer dans un discours post-colonial détourné à des fins politiques », a-t-il ajouté.
Le président a également évoqué le départ progressif des troupes françaises du Tchad et du Sénégal, conformément aux demandes formulées par ces pays. Il a présenté cette réorganisation comme un ajustement stratégique. « Nous avons proposé à nos partenaires africains de repenser ensemble notre présence militaire », a-t-il expliqué, tout en reconnaissant les résistances rencontrées : « Cela dérange des intérêts établis et provoque des incompréhensions. »
Malgré ces tensions, Emmanuel Macron a insisté sur l’importance d’évoluer vers un partenariat renouvelé entre la France et l’Afrique. « C’est une étape nécessaire, car le monde change. Nous devons nous ouvrir à ce nouveau modèle de coopération. »
En une décennie, l’engagement français au Sahel a coûté la vie à 58 soldats. Un rappel, selon Macron, de l’ampleur des sacrifices consentis dans cette région sans mentionner les voles, pillages, les coups d’état et pillage de la France dans cette région. Macron se veut optimiste, convaincu que cette transition marque une opportunité pour redéfinir les relations entre la France et le continent africain.