Port-au-Prince, 2025 – Un nombre croissant d’Haïtiens a choisi de retourner volontairement dans leur pays, selon des informations communiquées par la Direction Générale de Migration (DGM) de la République Dominicaine.
Plus de 276,215 étrangers reconduits dans leurs pays d’origine
Depuis le début de l’année 2025, la DGM rapporte avoir rapatrié 14 633 Haïtiens en situation irrégulière en République Dominicaine. Cela représente une moyenne quotidienne de 975 personnes, issue de 101 opérations de contrôle menées à travers le territoire dominicain.
Les responsables de la DGM précisent que parmi ces personnes :
- 7 854 Haïtiens ont été officiellement expulsés après des procédures approfondies dans les centres de contrôle situés à Haina, Santiago et Dajabón. Ces démarches incluent la collecte des empreintes digitales, de photographies et des informations personnelles pour identifier les récidivistes et suivre leurs précédents retours.
- 6 779 Haïtiens ont opté pour un retour volontaire, ou ont été interceptés à proximité de la frontière puis remis directement aux autorités haïtiennes.
Zones d’intervention et arrestations de trafiquants
Les opérations se sont concentrées sur plusieurs provinces, notamment :
- Grand Santo Domingo,
- Santiago,
- Dajabón,
- Pedernales,
- Jimaní,
- Elias Piña,
- La Altagracia,
- La Vega, et Azua.
La violence contre des milliers d’Haïtiens
Depuis octobre 2024, la République Dominicaine a intensifié sa politique de réduction de la population migrante, perçue comme excessive. Les autorités ne se contentent pas de déporter les Haïtiens ; les personnes appréhendées sans documents subissent souvent des violences physiques, incluant des bastonnades et des humiliations. Les agents ciblent systématiquement les individus à la peau noire, selon des témoignages recueillis par Ayibopost ( l’article: AyiboPost)
Le centre de rétention de Haina, situé en bordure de la côte caribéenne, est particulièrement pointé du doigt. Initialement conçu comme un lieu de villégiature, il a été transformé en centre de rétention pour migrants en situation irrégulière. Les conditions de détention y sont dénoncées comme inhumaines, avec un manque d’hygiène, de soins médicaux et de respect des droits fondamentaux des détenus (Lire l’article: AyiboPost)
Des cas de séparation familiale ont été rapportés, notamment des enfants haïtiens brutalement rapatriés sans leurs parents. En octobre 2024, le Réseau Frontalier Jeannot Succès a recensé 2 175 mineurs déportés, dont plus de 500 enfants non accompagnés. Ces pratiques violent les droits des enfants et exacerbent leur vulnérabilité (Vous trouverez des détails avec ce liens: AyiboPost)
Des organisations de défense des droits humains, telles qu’Amnesty International, ont dénoncé ces pratiques discriminatoires et ont appelé le gouvernement dominicain à cesser les expulsions massives de migrants haïtiens. Le président Luis Abinader a annoncé en octobre 2024 un plan visant à expulser jusqu’à 10 000 personnes originaires d’Haïti par semaine, suscitant l’inquiétude quant aux violations massives des droits humains que cela pourrait engendrer (Lire l’article de: Amnesty International )