La tragédie des adolescentes prostituées en France, un fléau en Pleine expansion

Selon une enquête menée par TF1, entre 7.000 et 10.000 adolescentes seraient victimes de prostitution en France. Ce chiffre alarmant, révélé par le premier plan national de lutte contre ce fléau, publié fin 2021, met en lumière une réalité souvent occultée.

Léna, une mère de famille, vit dans l’angoisse depuis deux ans. Sa fille, Marie, n’a que 12 ans quand elle disparaît, tombant dans un réseau de prostitution. « On n’est pas préparés pour ce genre de situation. Je suis infirmière, j’ai toujours parlé prévention avec elle, mais cela n’a pas suffi, » témoigne Léna. La disparition de Marie a transformé la vie de Léna en un véritable cauchemar. « On vit dans la peur constante qu’on nous appelle pour nous dire que Marie a été retrouvée morte. On fait tout pour la retrouver, même si cela signifie se faire passer pour des clients. »

Marie, comme de nombreuses autres adolescentes, a été approchée via les réseaux sociaux. Ces plateformes, malgré leurs efforts pour lutter contre le phénomène, restent un terrain fertile pour les proxénètes. Une fois en ligne, les jeunes filles sont rapidement piégées et entraînées dans des hôtels à bas prix, où elles sont exploitées.

Les gérants d’hôtels, souvent démunis face à ces pratiques illégales, tentent de lutter. « On fait tout pour les virer. On leur demande où ils vont, on les voit sortir par les portes de secours. On appelle la police, mais les mineurs nient en bloc, » explique un gérant qui souhaite rester anonyme. Malgré leurs efforts, les hôtels restent des lieux de passage pour ces réseaux organisés, où les proxénètes, souvent jeunes, réservent des chambres et diffusent des annonces.

Lénaïg Le Bail, cheffe de l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH), souligne la complexité de ces cas. « La victime ne se considère pas comme telle. Elle est sous emprise psychologique et numérique, rendant compte en permanence de son activité via des messageries cryptées, » explique-t-elle. Cette emprise rend les interventions des forces de l’ordre particulièrement difficiles.

Une adolescente de 16 ans a été kidnappée et droguée avec du protoxyde d’azote. « Ils m’ont tirée dans la voiture, fermé la porte, et j’ai vu des couvertures, des habits de filles, du shampooing, » raconte-t-elle. Pendant une semaine, elle a été forcée à se prostituer. « Je n’arrivais pas à parler, ni à crier, ni à dire stop. Ils me vendaient, c’étaient des gens qui vendaient des filles, » se souvient-elle, émue. Grâce à l’action des gendarmes, elle a été retrouvée à 500 km de chez elle. Son proxénète a été interpellé et placé en détention provisoire.

Pour les familles, le calvaire continue même après la libération de leurs filles. « Ma fille ne sera plus jamais la même. Je suis morte à l’intérieur, mais elle est là, c’est le principal, » confie la mère de L. Les enquêteurs, quant à eux, font face à une tâche titanesque. Les enquêtes pour prostitution de mineurs ont été multipliées par 10 depuis 2015, témoignant de l’ampleur du problème.

La lutte contre la prostitution des mineures est un combat de chaque instant. Les autorités, les familles, et les professionnels de l’hôtellerie doivent travailler main dans la main pour protéger ces jeunes filles et les sortir de cette spirale infernale. L’enquête de TF1 met en lumière la nécessité d’une action collective et déterminée pour éradiquer ce fléau.

Source : TF1 Info

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