L’Union européenne intensifie son enquête sur X après des actions controversées d’Elon Musk

La Commission européenne a renforcé son enquête technique concernant le réseau social X, qu’elle suspecte de propager des désinformations et d’influencer les discussions publiques sur le continent européen.

Vendredi, Henna Virkkunen, commissaire européenne à la souveraineté technologique, a déclaré : « Nous prenons aujourd’hui des mesures supplémentaires pour évaluer si les systèmes de recommandation de X respectent les normes établies par le règlement européen sur les services numériques (DSA). »

Cette décision intervient dans un contexte où Bruxelles subit des pressions croissantes de la part des eurodéputés et des gouvernements européens. Elon Musk, propriétaire de X, est notamment accusé d’utiliser ses algorithmes pour mettre en avant des discours politiques polarisants.

Alors que l’Allemagne se prépare à des élections cruciales en février, Musk a manifesté publiquement son soutien à l’AfD, un parti allemand d’extrême droite. Toutefois, la Commission a précisé que ses récentes initiatives ne remettent pas en cause le droit à la liberté d’expression du dirigeant.

Bruxelles a ordonné à X de fournir, avant le 15 février, des documents internes relatifs à ses algorithmes de recommandation ainsi qu’aux modifications récemment apportées. Par ailleurs, une directive a été émise pour conserver toutes les données internes et informations concernant l’évolution des algorithmes jusqu’à fin 2025, sauf si l’enquête en cours aboutit avant cette date.

Cette investigation, initiée fin 2023, inclut également une demande d’accès à certaines API commerciales de X. Ces interfaces permettront à la Commission d’examiner en détail la modération des contenus et la manière dont certains comptes gagnent en viralité.

L’objectif, selon la Commission, est d’évaluer « les risques systémiques liés à la plateforme » et de mesurer les efforts de X pour les limiter.

Depuis le début de cette enquête, aucune preuve formelle n’a été publiée concernant des manipulations algorithmiques favorisant Musk ou ses idées. Néanmoins, X a été officiellement épinglé en juillet dernier pour trois infractions présumées :

  • Tromperie des utilisateurs concernant la certification des comptes via les coches bleues ;
  • Manque de transparence sur les publicités ;
  • Non-respect des obligations d’accès aux données pour les chercheurs accrédités.

Des sanctions financières importantes pourraient être imposées à X si ces problèmes ne sont pas rectifiés rapidement.

De son côté, Elon Musk, aligné sur les positions de la droite américaine, continue de critiquer le DSA, qu’il considère comme un outil de censure. Ce règlement, qui encadre strictement la liberté d’expression en Europe, impose des règles déjà existantes, comme l’interdiction des propos racistes ou des symboles nazis.

Henna Virkkunen a rappelé l’engagement de l’UE à garantir un environnement numérique équitable et sûr pour tous ses citoyens.

Dans une lettre adressée à Ursula von der Leyen, une trentaine d’eurodéputés ont exprimé leur inquiétude face aux « interventions » répétées d’Elon Musk en Europe. Ces élus appellent à une réponse forte pour protéger l’intégrité du débat public sur le continent.

Un débat parlementaire sur cette affaire est prévu mardi à Strasbourg, où des mesures supplémentaires pourraient être discutées pour contrer les pratiques de Musk et de son réseau social.

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