Massacre des tirailleurs Africains à Thiaroye : la France reconnaît enfin sa responsabilité de 1944

Thiaroye : la France et son massacre oublié: Une reconnaissance qui vient trop tard


Emmanuel Macron a enfin reconnu ce que la France avait si longtemps nié : le massacre des tirailleurs Africains à Thiaroye en 1944. dans une lettre adressée au président sénégalais bassirou Diomaye Faye, il qualifie de manière explicite les événements de « massacre ». Mais cette reconnaissance, si importante soit-elle, arrive trop tard et reste, pour beaucoup, un acte symbolique plutôt qu’un véritable pas vers la justice.

Les autorités françaises ont bien mis des décennies pour admettre ce que le monde savait déjà : des milliers d’africains, anciens prisonniers de guerre qui avaient combattu aux côtés de la France pendant la seconde guerre mondiale, ont été tués pour avoir osé réclamer ce qui leur était dû. Un salaire. Un droit élémentaire. Il est donc surprenant que ce geste, aussi tardif qu’il soit, soit accueilli comme un signe de progrès. Car après tant d’années de dissimulation, la reconnaissance ne semble qu’un début, un minimum. la vérité complète n’est toujours pas sur la table. Combien étaient-ils réellement à mourir ce jour-là ? Les archives françaises sont-elles réellement accessibles ?

Les souffrances invisibles de l’histoire coloniale


La reconnaissance du massacre n’efface en rien la nature même du colonialisme français, une entreprise de spoliation et de violence systématique. les tirailleurs, ces hommes déportés depuis les quatre coins de l’Afrique, ont été sacrifiés pour les intérêts de la métropole. ils n’ont pas été payés, ils ont été tués. et malgré l’aveu de macron, la France continue de minimiser le nombre de victimes. Officiellement, 35 morts. Mais les historiens, eux, estiment que le chiffre pourrait atteindre les 400. Ces chiffres ne sont pas que des statistiques ; ce sont des vies sacrifiées, des familles dévastées.

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye n’a pas manqué de souligner que cette reconnaissance devrait aller de pair avec des mesures concrètes, comme des excuses officielles et des compensations pour les familles des victimes. mais au fond, est-ce que de simples excuses peuvent réparer des vies brisées, des générations marquées par cette violence systématique ?

Thiaroye, un symbole de la répression coloniale


Le massacre de Thiaroye n’est pas un cas isolé, mais un symptôme de la brutalité de la colonisation française. En 1944, ces tirailleurs réclamaient simplement ce qu’on leur avait promis : des salaires et des primes pour leurs efforts sur le front européen. leur seul crime ? avoir osé revendiquer ce qui leur revenait de droit. Ce jour-là, des hommes désarmés ont été abattus par ceux qu’ils avaient servis avec dévouement. Et pourtant, dans l’histoire officielle française, cela a longtemps été relégué à un incident secondaire.

« la France doit désormais accepter de regarder son passé en face », a souligné Mamadou Miouf, historien et président du comité de commémoration. mais même aujourd’hui, la vérité demeure partielle. La France continue de détenir des archives sur cet épisode, qu’elle garde sous clé. Il est grand temps que l’ancienne puissance coloniale rende accessibles ces documents et que la vérité éclate, sans retenue.

Les leçons d’une mémoire collective qui s’éveille


La reconnaissance par macron n’est qu’une étape. mais la France n’a pas encore pris la pleine mesure de ses responsabilités. Les demandes d’excuses, les réparations, et surtout la déclassification des archives sont des exigences légitimes. À l’image du Sénégal, de plus en plus de pays africains sont déterminés à briser le silence imposé par les anciens colonisateurs.

Et pendant ce temps, la France reste accrochée à ses bases militaires en Afrique, alimentant une relation coloniale masquée par des accords de coopération. Le départ de ces troupes, comme l’a suggéré Faye, est inévitable. Il est temps pour l’Afrique de reprendre en main son destin et d’assumer pleinement son indépendance face à un ex-colonisateur qui peine à assumer son passé.

Une vérité qui dérange


La fin des accords de coopération entre le Tchad et la France, couplée à la reconnaissance du massacre de Thiaroye, marque peut-être un tournant dans les relations franco-africaines. Les anciens colonisés commencent à se soulever contre des décennies d’humiliation et d’oppression. mais cette libération passe par un combat ardu pour la vérité, et le chemin vers la réconciliation reste semé d’embûches. Les leçons du passé doivent être apprises, sous peine de voir l’histoire se répéter.


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