Pourquoi l’extrême droite en Europe veut-elle le retour de Donald Trump en tant que président des États-Unis ?

Depuis son élection en 2016, Donald Trump a incarné une figure emblématique pour l’extrême droite mondiale. En Europe, cette frange politique a souvent vu en lui un allié stratégique et un modèle idéologique. À l’approche des élections présidentielles américaines de 2024, un espoir persiste dans les cercles de l’extrême droite européenne : un retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Mais pourquoi ce soutien transatlantique envers une figure aussi controversée ? Examinons les raisons qui poussent l’extrême droite européenne à soutenir Trump avec autant de ferveur.

Un modèle de nationalisme et d’identité

L’une des raisons principales de l’attrait de l’extrême droite européenne pour Trump réside dans son nationalisme assumé. Sous son slogan « America First, » Trump a instauré une politique qui privilégie les intérêts nationaux américains au détriment de la coopération internationale. Ce modèle résonne avec les mouvements d’extrême droite européens, qui prônent souvent une réduction de l’immigration, la préservation des valeurs nationales et une critique de la mondialisation. Pour les partis européens tels que le Rassemblement National en France, Alternative für Deutschland (AfD) en Allemagne, et Fratelli d’Italia en Italie, Trump incarne une résistance face à la dilution de l’identité nationale.

Une opposition à l’Union Européenne et aux institutions internationales

En Europe, les partis d’extrême droite partagent souvent une méfiance envers l’Union Européenne et les organisations internationales, qu’ils considèrent comme des menaces à la souveraineté nationale. Le Brexit, largement soutenu par l’extrême droite britannique, a été une illustration de cette opposition. Trump, de son côté, a également démontré son scepticisme envers l’OTAN, l’ONU et d’autres institutions multilatérales. Son retrait des accords de Paris sur le climat et sa critique virulente de l’UE comme étant un « foyer de bureaucrates » ont solidifié l’idée qu’il partage des valeurs avec les nationalistes européens. Un retour de Trump à la présidence renforcerait ainsi les mouvements anti-UE, confortant leur discours sur la préservation de la souveraineté nationale.

Une posture anti-immigration commune

L’immigration reste un sujet sensible en Europe, notamment depuis la crise migratoire de 2015. Trump a mené une politique d’immigration stricte, marquée par le fameux « Mur » avec le Mexique et des mesures visant à limiter l’immigration musulmane. En Europe, l’extrême droite milite pour des politiques similaires afin de contrôler les flux migratoires et préserver ce qu’ils estiment être l’identité culturelle de leurs nations. Ainsi, le retour de Trump pourrait, selon eux, légitimer des politiques migratoires plus rigoureuses en Europe.

La montée de l’anti-progressisme

Sous l’ère Trump, les mouvements de défense des droits LGBTQ+, du climat et de l’égalité des genres ont été fortement critiqués. En Europe, l’extrême droite partage souvent cette vision d’un retour aux « valeurs traditionnelles » et s’oppose à ce qu’ils considèrent comme une « idéologie progressiste » menaçant l’ordre social. Pour cette frange politique, Trump incarne un contrepoids aux mouvements progressistes, en mettant en avant un discours conservateur, qu’ils espèrent voir renforcé au niveau mondial.

Une rhétorique de lutte contre l’élite et les médias traditionnels

Donald Trump a popularisé le terme « fake news » et s’est positionné comme le défenseur du « peuple » face aux « élites » et aux « médias corrompus. » Cette posture a résonné avec une grande partie de l’extrême droite européenne, qui critique régulièrement les médias et les institutions traditionnelles. La guerre contre les « élites » est l’un des chevaux de bataille de cette droite populiste, et Trump incarne pour eux une figure de résistance face à ce qu’ils considèrent comme des systèmes manipulés et biaisés. Ils espèrent qu’un retour de Trump puisse alimenter un discours de rébellion contre les médias et les élites en Europe.

Une politique étrangère isolationniste favorable aux intérêts européens

Trump a souvent prôné une politique étrangère isolationniste, retirant les troupes américaines de plusieurs zones de conflit. En Europe, cette position est bien perçue par les partis d’extrême droite qui préfèrent une Europe moins dépendante des États-Unis et davantage axée sur ses propres intérêts stratégiques. Un retour de Trump pourrait renforcer cette dynamique d’une Europe militaire et diplomatique plus indépendante, tout en réduisant l’influence de l’OTAN sur les affaires européennes.

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