Référendum et élections en Haïti: un pari risqué face aux différentes crises.

Lors d’une entrevue réalisée le mercredi 29 Février 2025 a TV5 Monde, Leslie Voltaire, le président du conseil de CTP confirme la rumeur selon laquelle les élections générales se tiendront le 15 Novembre 2025.  Aussi, selon  le Conseil Électoral Provisoire (CEP) d’Haïti, le référendum constitutionnel sera tenu en date  du 11 mai 2025. Cette initiative vise à instaurer des réformes politiques majeures dans un contexte marqué par des défis sécuritaires et humanitaires croissants.

Contexte politique et organisation du référendum

Selon un document du CEP consulté par la rédaction de Métronome, le référendum constitutionnel est programmé pour le 11 mai 2025, suivi des élections générales en novembre de la même année. Actuellement, la majorité des membres du CEP sont déployés dans les différents départements du pays pour évaluer la situation sur le terrain.Ce seraient les premières élections organisées dans le pays depuis 2016, près de 10 ans après.

Parallèlement, les membres du comité de pilotage sur la constitution peuvent percevoir jusqu’à 700 000 gourdes mensuellement en tant que jeton de présence. L’ancien Premier ministre Enex Jean-Charles, président de cette commission, a confirmé cette information lors d’une intervention sur Magik9, précisant que les membres ne disposent pas de salaire fixe, mais sont rémunérés en fonction des réunions organisées.

Le 22 octobre 2024, le Conseil présidentiel de Transition (CPT), dirigé par Leslie Voltaire, a rencontré Jesus Cisneros, le Chargé d’Affaires du Mexique en Haïti. Les discussions ont porté sur l’organisation des prochaines élections, avec un accent sur le partage d’expériences concernant la tenue de contrôles dans des zones de conflit, la parité hommes-femmes, la participation de la diaspora, la réforme constitutionnelle et le financement. des partis politiques.

Le 18 septembre 2024, un arrêté présidentiel a nommé sept des neuf membres du CEP, issus de diverses organisations, notamment les communautés vodou, la Conférence épiscopale d’Haïti, les cultes réformés, le Conseil de l’Université, les associations de journalistes, les associations de paysans et les syndicats. Les deux postes restants devraient être pourvus par des représentants des organismes de défense des droits humains et des associations de défense des droits des femmes. Beaucoup de mises  en place sont en train de d’être faites pour préparer les prochaines élections dans le pays. Mais seront-elles vraiment possibles dans de telles conditions d’insécurité? les gens, seront-ils en mesure de circuler librement pour aller voter dans les zones contrôlées par les gangs?

La situation sécuritaire en Haïti s’est considérablement détériorée, avec une augmentation notable de la violence des gangs. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, au cours du premier trimestre de 2024, environ 2 500 personnes, dont au moins 82 enfants, ont été tuées ou blessées dans des violences liées aux gangs. Les groupes armés contrôlent de vastes zones, notamment à Port-au-Prince, entravant l’accès à l’aide humanitaire et aux services de base selon ohchr.org

Cette insécurité a entraîné le déplacement de milliers de personnes. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) rapporte que plus de 20 000 personnes ont fui leurs foyers en raison de la montée de la violence des gangs, provoquant un déplacement massif en Haïti (reliefweb.int)

La crise humanitaire est également exacerbée par une insécurité alimentaire alarmante. Près de la moitié de la population haïtienne, soit environ 5,5 millions de personnes, a besoin d’une aide humanitaire, dont près de 3 millions d’enfants. Cependant, l’insécurité et le manque de financement entravent la distribution de cette aide essentielle rapporte unicef.fr

Face à cette situation critique, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a averti que sans un soutien international accumulé, les gangs pourraient prendre le contrôle total de la capitale, Port-au-Prince, entraînant un effondrement complet de l’autorité. gouvernementale. Il a souligné l’urgence de renforcer la force multinationale, actuellement dirigée par le Kenya, qui reste sous-dimensionnée avec un peu plus de 600 officiers sur les 2 500 prévus (apnews.com)

Le Conseil présidentiel de transition s’est engagé à restaurer la paix en Haïti en vue des élections de 2025. Leslie Voltaire a affirmé la détermination du conseil à prendre toutes les mesures nécessaires pour promouvoir l’État de droit, restaurer la dignité nationale, organisatrice des élections démocratiques, libres et crédibles, et assurer le fonctionnement des institutions de la République.

En dépit des défis, des efforts sont déployés pour réformer la constitution haïtienne. La Commission de Venise a souligné que les amendements constitutionnels doivent être finalisés d’ici la fin de 2024, conformément à l’accord politique du 3 avril 2024, qui sert de référence à la transition en cours.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *