La République Dominicaine renforce sa politique migratoire : plus de 276 000 expulsions en 2024
En 2024, la République Dominicaine a intensifié sa politique migratoire, déclarant avoir expulsé plus de 276 000 étrangers en situation irrégulière. Ces mesures, qui visent principalement les immigrés haïtiens, marquent une année de durcissement significatif des contrôles aux frontières et des procédures de rapatriement.
Selon un communiqué récent de la Direction Générale de la Migration (DGM), les expulsions se sont accrues de manière significative au cours de l’année :
- Entre janvier et mars, 48 344 personnes ont été renvoyées.
- D’avril à juin, ce chiffre est monté à 62 446.
- De juillet à septembre, 71 414 personnes ont été expulsées.
- Enfin, au dernier trimestre, 94 223 expulsions ont été enregistrées, une augmentation de 34,1 % par rapport à la même période en 2023.
En octobre 2024, le président Luis Abinader avait annoncé l’objectif ambitieux de rapatrier jusqu’à 10 000 étrangers par semaine. Cette décision a été justifiée par la nécessité de contrôler ce qui est perçu comme un « excès de population migrante » dans les communautés locales, mettant en avant la pression démographique et économique sur les infrastructures nationales.
On estime qu’environ un demi-million d’Haïtiens résident en République Dominicaine. Leur présence représente une part importante de la charge des services publics :
- Selon les autorités, 12 % des soins de santé publics concernent des patients haïtiens.
- Près de 200 000 enfants étrangers sont scolarisés dans les écoles dominicaines, dont environ 147 906 d’origine haïtienne.
Lors de son discours à l’ONU en septembre 2024, Luis Abinader a souligné l’effort humanitaire et économique de son pays, tout en appelant à un soutien international. « Nous portons un fardeau considérable, mais nous ne pouvons y faire face seuls », a-t-il affirmé, rappelant que les pressions migratoires dépassent les capacités nationales.
Bien que les autorités revendiquent un respect des droits humains dans la mise en œuvre de ces mesures, des critiques persistent quant aux impacts sociaux et économiques de cette politique sur les communautés affectées. Alors que la République Dominicaine poursuit son objectif de régulation migratoire, le débat reste vif entre impératifs sécuritaires et respect des droits fondamentaux.