La Direction Générale de la Migration (DGM) en République dominicaine a annoncé qu’elle suspendra les rapatriements de migrants haïtiens les 31 décembre et 1er janvier. Cette mesure, qualifiée de « trêve de Noël », est mise en place chaque année à l’occasion des festivités de fin d’année, a précisé Julio Caraballo, directeur de la communication de l’institution.
Comme à l’accoutumée, la DGM arrête temporairement ses opérations de rapatriement pendant la période des fêtes. Cette décision intervient alors que le total des rapatriements de migrants haïtiens en 2023 atteint un chiffre record : 237 804 personnes renvoyées depuis le 1er janvier jusqu’au 23 décembre.
En comparaison, 174 602 rapatriements avaient été enregistrés l’année précédente. Le président Luis Abinader avait fixé comme objectif gouvernemental de rapatrier 10 000 migrants haïtiens en situation irrégulière chaque semaine, une mesure visant à renforcer la souveraineté nationale face à l’immigration clandestine.
Cette suspension intervient dans un contexte de grande violence en Haïti, où des gangs armés continuent de semer la terreur. Malgré l’intervention d’une force multinationale dirigée par le Kenya, la situation reste hors de contrôle.
Pendant ce temps, les tensions migratoires entre les deux pays s’aggravent. Les autorités dominicaines distinguent deux catégories principales dans leurs rapports :
- Déportations : Ces opérations impliquent un processus d’identification complet (empreintes digitales, photos et données personnelles). Les individus concernés sont souvent conduits dans des centres d’accueil avant d’être renvoyés dans leur pays.
- Rapatriements : Ces cas concernent les migrants interceptés à la frontière sans documents. Ils sont directement renvoyés en Haïti sans enregistrement préalable.
Face à l’augmentation des agressions contre les migrants, des confrontations éclatent comme celle survenue le 10 décembre où un migrant haïtien a désarmé et blessé un agent à Piantini, le gouvernement dominicain a réagi et les autorités Haïtienne restent silencieuses. Pendant ce temps, sous l’impulsion de l’élite dominicaine, la ministre de l’Intérieur et de la Police, Faride Raful, a récemment annoncé la création d’une unité spécialisée pour renforcer la sécurité dans les zones frontalières.
Cette initiative vise à intensifier la vigilance et à protéger les provinces frontalières de manière plus efficace sans oublier leurs agression et violations des droits de l’homme.
Bien que la suspension temporaire des rapatriements offre un répit aux migrants, la pression migratoire et les tensions entre la République dominicaine et Haïti restent au centre des préoccupations. La trêve de Noël ne fait que repousser un problème structurel qui continue de diviser les deux nations.