Tchad : L’Armée Déjoue une Attaque Armée contre le Complexe Présidentiel, 19 Morts

N’Djamena, Tchad – Au moins 19 personnes ont perdu la vie après que des soldats tchadiens ont repoussé une attaque armée visant à prendre d’assaut le complexe présidentiel à N’Djamena, la capitale. L’attaque a eu lieu dans la soirée du mercredi 7 janvier 2025, quelques heures seulement après une rencontre de haut niveau entre le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, et les autorités tchadiennes.

Un Attaque Préméditée Échouée : 18 Assaillants Abattus

Selon les autorités, au moins 24 hommes armés ont tenté de pénétrer dans le complexe présidentiel. L’attaque a été rapidement neutralisée par les forces de sécurité tchadiennes. Parmi les assaillants, 18 ont été tués, tandis que six autres ont été blessés, a précisé Abderaman Koulamallah, ministre tchadien des Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement.

Lors de son annonce officielle, Koulamallah a également déploré la perte d’un membre des forces de sécurité et a précisé que trois soldats avaient été blessés, dont un grièvement. En réponse à la situation, le ministre a rassuré la population dans une vidéo où il apparaissait en compagnie de militaires, déclarant : « La situation est totalement sous contrôle… la tentative de déstabilisation a été réprimée. »

Coïncidence avec la Visite du Ministre Chinois Wang Yi

L’attaque a eu lieu quelques heures après que Wang Yi, ministre des Affaires étrangères de la Chine, ait rencontré le président tchadien Mahamat Idriss Deby ainsi que d’autres responsables gouvernementaux à N’Djamena. Cette visite, marquée par des discussions sur la coopération bilatérale, s’est déroulée dans un contexte de tensions régionales croissantes.

Le ministre Koulamallah a confirmé que le président Deby se trouvait sur place au moment de l’attaque, mais qu’il n’a pas été blessé. La Chine, dans un communiqué officiel, a exprimé son soutien total au Tchad dans ses efforts pour maintenir la sécurité et la stabilité du pays, soulignant l’importance de renforcer la coopération face à de telles menaces.

L’identité des assaillants demeure floue. Bien que certaines sources de sécurité aient évoqué la possibilité que des membres du groupe terroriste Boko Haram soient impliqués, Koulamallah a rejeté cette hypothèse, qualifiant les assaillants de « Pieds Nickeles » – une référence à une bande dessinée française décrivant des personnages maladroits et malchanceux.

D’autres sources, citant l’agence Reuters, ont suggéré qu’il pourrait s’agir d’une tentative d’attaque terroriste coordonnée. Selon ces informations, les assaillants étaient arrivés à bord de trois véhicules et ont lancé leur attaque en visant les camps militaires autour du bureau présidentiel. Cependant, les forces de sécurité ont rapidement repris le contrôle de la situation.

L’attaque survient dans un climat politique déjà tendu au Tchad, quelques semaines après des élections générales contestées. Le gouvernement a salué ce processus électoral comme un pas important vers la fin du régime militaire, bien que le scrutin ait été marqué par un faible taux de participation et des allégations de fraude, en particulier de la part des partis d’opposition.

En outre, la demande de retrait des forces françaises et la visite d’une délégation chinoise ont ajouté une nouvelle dimension à cette crise. Alors que la Chine cherche à renforcer sa présence en Afrique, notamment dans des pays comme le Tchad, la situation sur le terrain suggère un renforcement des tensions géopolitiques et une incertitude croissante dans la région du Sahel.

L’attaque contre le complexe présidentiel à N’Djamena constitue un signal inquiétant pour la stabilité du Tchad. Ce genre d’incident pourrait exacerber les tensions internes, déjà fragilisées par un climat politique volatil et des défis socio-économiques persistants. D’un autre côté, l’armée tchadienne a démontré sa capacité à réagir rapidement face à de telles menaces, renforçant ainsi la position du gouvernement dans ce contexte de crise.

Les autorités tchadiennes devront désormais naviguer avec prudence face aux pressions internes et internationales croissantes. L’attention de la communauté internationale, notamment de la Chine et de la France, reste concentrée sur l’évolution de la situation dans ce pays stratégique du Sahel, dont la stabilité est cruciale pour la sécurité régionale.

Cet incident tragique, qui survient dans un contexte politique et géopolitique complexe, met en lumière les défis auxquels le Tchad est confronté en matière de sécurité. Alors que le pays cherche à maintenir son équilibre interne, les forces de sécurité tchadiennes ont montré qu’elles étaient prêtes à défendre l’intégrité du gouvernement contre toute tentative de déstabilisation. L’évolution de la situation au Tchad sera à surveiller de près, avec un focus particulier sur les relations avec la Chine et la France et l’impact de ces événements sur la stabilité régionale.

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