La traque des Haïtiens continue en République dominicaine

La Direction Générale de la Migration (DGM) en République dominicaine a récemment intensifié ses opérations de contrôle et d’arrestation de migrants haïtiens. Au cours des 72 dernières heures, pas moins de 50 citoyens haïtiens ont été arrêtés dans les provinces de Montecristi, Valverde et Dajabón, selon les autorités locales.

Dans la communauté de Ranchadero Arriba à Montecristi, une jeep a été interceptée par l’armée dominicaine. Le conducteur a pris la fuite, abandonnant 18 migrants haïtiens à bord. Un autre véhicule, un minibus de transport public, transportait 11 autres citoyens haïtiens sans papiers. Par ailleurs, dans le secteur « El 17 », huit Haïtiens circulant sur deux motos ont également été interpellés.

Dans la province de Valverde, sept hommes et une femme de nationalité haïtienne ont été arrêtés alors qu’ils erraient dans différents lieux publics. Ils ont été conduits à la Quatrième Brigade d’Infanterie avant leur transfert à la DGM. À Dajabón, deux migrants sans papiers, transportés par un motocycliste en état d’ivresse et en possession de stupéfiants, ont été remis aux autorités.

Malgré cette intensification des arrestations, la DGM a annoncé une suspension temporaire des rapatriements de migrants haïtiens les 31 décembre et 1er janvier. Selon Julio Caraballo, directeur de la communication de l’institution, cette mesure est une tradition annuelle visant à marquer les festivités de fin d’année. Toutefois, cette « trêve de Noël » ne saurait masquer l’ampleur du phénomène migratoire : 237 804 rapatriements de citoyens haïtiens ont été enregistrés en 2023, contre 174 602 en 2022.

Le président dominicain Luis Abinader a fixé un objectif ambitieux : rapatrier 10 000 migrants irréguliers par semaine. Cette stratégie vise à ériger la souveraineté nationale en rempart contre l’immigration clandestine, mais elle est également accusée de violations des droits humains.

Les migrants interpellés sont divisés en deux catégories :

  1. Déportations : Processus impliquant une identification complète (empreintes digitales, photos et données personnelles) avant transfert vers des centres d’accueil.
  2. Rapatriements : Les individus interceptés à la frontière sont directement renvoyés en Haïti sans enregistrement préalable.

En toile de fond, la violence des gangs en Haïti continue de pousser des milliers de citoyens à fuir. Malgré l’intervention d’une force multinationale dirigée par le Kenya, la sécurité reste hors de contrôle. Les autorités haïtiennes, quant à elles, demeurent silencieuses face à l’intensification des tensions migratoires.

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