Los Angeles en proie à des incendies dévastateurs
Les incendies qui ravagent Los Angeles depuis quatre jours ont déjà causé des destructions massives et coûté la vie à au moins onze personnes. Alors que le vent, principal facteur d’aggravation des flammes, a commencé à faiblir vendredi 10 janvier 2025, les tensions montent parmi les habitants, critiquant la gestion de la crise par les autorités et les secours.
Au moins 11 morts, plus de 10 000 bâtiments détruits et plus de 1 000 hectares partis en fumée : le bilan des incendies est catastrophique. Les zones résidentielles de Los Angeles ressemblent à des champs de bataille. « Cela m’a rappelé une scène de guerre », a déclaré le président Joe Biden en réaction aux images des quartiers en ruines.
Les dégâts matériels s’étendent jusqu’aux maisons de personnalités. L’acteur Mel Gibson a confirmé la destruction de sa maison à Malibu, tandis que Nicole Perri, une résidente de Pacific Palisades, a exprimé sa colère : « Nous avons été totalement abandonnés par les autorités. »
Face à l’ampleur du drame, le pape François a adressé un message de soutien, se disant « attristé par les pertes humaines et matérielles » et affirmant sa « proximité spirituelle » avec les victimes.
Les incendies ont également mis en lumière de graves lacunes dans les infrastructures de Los Angeles. Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a dénoncé des problèmes critiques liés à l’approvisionnement en eau. Dans une lettre ouverte, il a qualifié de « perturbante » la perte de pression des bouches d’incendie au début de la crise, aggravant ainsi la propagation rapide des flammes.
Des critiques pointent également les alertes d’évacuation envoyées par erreur sur les téléphones de nombreux habitants, semant la confusion dans des quartiers déjà en proie au chaos.
Pour contrer les pillages dans les zones sinistrées, un couvre-feu a été instauré entre 18 heures et 6 heures du matin dans les secteurs les plus touchés, notamment Pacific Palisades et Altadena. Malgré ces mesures, certains résidents, armés, ont pris sur eux de défendre leurs quartiers face aux vandales.
Parmi les cinq foyers encore actifs, le plus important a dévasté plus de 8 000 hectares à Malibu et Pacific Palisades. Les pompiers ont annoncé des progrès dans la maîtrise des flammes, mais la situation reste critique. Deanne Criswell, responsable de la FEMA (Agence fédérale de gestion des catastrophes), a rappelé que « la situation est encore très dangereuse ».
Les pertes économiques liées à ces incendies pourraient atteindre des sommets inédits. Selon AccuWeather, le coût total des dégâts et des pertes pourrait s’élever entre 135 et 150 milliards de dollars.
Si les causes précises des incendies restent à déterminer, plusieurs facteurs aggravants sont en jeu. Les vents chauds de Santa Ana, particulièrement violents cette année, ont alimenté les flammes. Par ailleurs, les deux années précédentes, marquées par des pluies abondantes, ont favorisé une végétation dense qui s’est rapidement asséchée sous l’effet d’une sécheresse prolongée.
Les scientifiques soulignent que le changement climatique intensifie ces événements extrêmes, combinant sécheresses, vagues de chaleur et vents violents.
La désinformation complique la gestion de la crise
La crise a également été marquée par une vague de désinformation. Donald Trump, via son réseau Truth Social, a affirmé que les politiques environnementales californiennes détournaient l’eau pour protéger des poissons « inutiles », contribuant à la pénurie d’eau pour combattre les incendies. Des propos démentis par les experts et critiqués par Joe Biden, qui a dénoncé les « démagogues » exploitant la catastrophe.
Les incendies de Los Angeles mettent en lumière les défis croissants auxquels les grandes métropoles doivent faire face. Entre des infrastructures défaillantes, une organisation critiquée et les impacts du changement climatique, cette catastrophe incite à repenser les stratégies de prévention et d’intervention en Californie et ailleurs.
Les jours à venir seront cruciaux pour contenir les flammes restantes et évaluer pleinement l’ampleur de cette tragédie qui restera gravée dans les mémoires.